À quoi reconnaît-on les vrais amoureux des vinyles ? Facile : donnez-leur un jour férié, et ils préfèrent partir à la chasse aux galettes plutôt qu’aller se balader sur les bords du Canal du midi. Mieux encore : les plus futés combineront ces deux exquises et printanières options. Car ce lundi 21 avril 2025, à Ramonville-Saint-Agne (Haute-Garonne), près de Toulouse, le Bikini accueille la 23e édition de la Convention du disque.
Dès 10h, on pourra déambuler parmi les allées de la vénérable salle et autour de la piscine, au son d’une douce ou vintage musique histoire de s’ambiancer, pour y dénicher le » Graal » pour lequel on aura cassé le Plan Épargne ou simplement pour combler les trous d’une discothèque pourtant déjà bien dodue.
Des trésors à dénicher
Une trentaine de disquaires proposeront leurs trésors à des prix souvent compétitifs – il convient de prendre son temps, de comparer les tarifs, de discuter – et se régaleront à vous en expliquer les spécificités. Il y a sans doute autant de raisons d’aller à une convention du disque que de disques.
La plupart des acheteurs ne sont pas des collectionneurs. La collection pointue est une niche et, selon les estimations d’un disquaire ami à Lavaur, 65 % du chiffre d’affaires des vendeurs indépendants proviennent des « artistes mainstreams comme Dire Straits ou Orelsan ». Ces disquaires sont souvent obligés de renoncer à toute spécialisation, et leurs étalages ressemblent peu à leur discothèque privée. « On fait de l’occasion, évidemment, mais aussi des musiques actuelles et de l’indie-rock, avec des labels certes bien en vue, mais tout de même moins connus que les majors « , précise-t-il, en exhibant fièrement un exemplaire de » Bleach « , le premier album de Nirvana, en pochette blanche, éditée à 300 exemplaires seulement, et qu’il laissait partir pour 600€.
Des perles rares ?
Les raretés sont la propriété privée des collectionneurs ultra-pointus et des plus fortunés, qui se jetteront sur un Pink Floyd pressage japonais de 1971, promotional copy, que l’on ne commençait à négocier l’an dernier qu’à partir de 10 000€. Le retour, désormais indiscutable, des vinyles – il suffit de se promener à la Fnac ou à Cultura pour s’en rendre compte – a rebattu les cartes.
« Depuis le lent come-back du vinyle au début des années 2000, les majors ressortent les vinyles qu’ils avaient envoyés au pilon quand le CD est arrivé. C’est un mouvement perpétuel ! Les prix flambent et les gens achètent de quoi compléter leur collection. La tendance est toujours sur Mylène Farmer et Johnny en France ; Bowie, Springsteen et Pink Floyd chez les Anglo-saxons. En gros, il y a ceux qui recherchent le Graal à 400€ et ceux qui, pour la même somme, repartiront avec une vingtaine de disques », observait Sébastien, lui aussi disquaire à Lavaur.
Des milliers de disques !
Alors, si vos finances sont limitées, mais que votre amour de la musique est, lui, sans limites, foncez lundi au Bikini. Avec des milliers de disques rock, jazz, jazz-rock, disco, funk, soul, world, blues, bluegrass, rap à partir de 5€, vous ne devriez pas peiner pour trouver votre bonheur.
Yves GABAY
23ème Convention du Disque de Toulouse, lundi 21 avril, de 10 à 18h au Bikini (parc Technologique du Canal), Ramonville-Saint-Agne. Entrée : 3€ ; gratuit pour les -16 ans, étudiants et demandeurs d’emploi.
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