Près de Toulouse. Les parents d’Axel, tué par un chauffard, enfourchent leur vélo pour que la loi change

Cela fait maintenant deux mois que le jeune Axel, 14 ans, a perdu la vie en rentrant chez lui après un entraînement de rugby. Le 14 février 2025, près de Toulouse, l’adolescent à scooter a été victime d’une collision causée par un automobiliste en état d’ébriété, multirécidiviste.

Ses parents, Ingrid et Arnaud, ont depuis à cœur de faire évoluer la législation autour des victimes de la route. Des affaires jugées jusqu’à présent pour « homicide involontaire » et qui pourraient bientôt l’être pour « homicide routier ». Leur engagement prend plusieurs formes, ici un trajet à la force des jambes sur plus de 235 km.

« On avait prévu de faire ce trajet avec notre fils »

Ils sont partis de Toulouse le mardi 22 avril 2025 à vélo. Ingrid et Arnaud, les parents d’Axel, luttent toujours pour la mémoire de leur fils. Le père de l’adolescent confie à Actu Toulouse : « On avait prévu de faire ce trajet avec notre fils. On est partis de Toulouse et on va rejoindre Sète en quatre jours ». Un voyage de plus de 235 km le long du canal du midi. 

Arrivée prévue le vendredi 25 avril dans la journée pour le couple après s’être arrêté à Castelnaudary, Trèbes ou Capestang.

L’objectif est double pour les parents : faire connaître leur histoire, mais aussi distribuer des flyers. Sur ces papiers, un QR code qui renvoie vers une pétition pour soutenir le changement de législation et la création d’un « homicide routier ». À cette heure, elle a reçu 13 400 signatures.

« On a voulu le faire nous, pour lui »

Les parents d’Axel sont confrontés à une épreuve terrible, tout comme de nombreuses autres familles de victimes : « On est deux et on a besoin de se trouver des activités pour se lever le matin et continuer de vivre », livre Arnaud Fajal à Actu Toulouse.

Il rajoute : « Même si Axel n’est plus là, on a voulu le faire nous, pour lui. On veut qu’il reste visible pour qu’on ne l’oublie pas, car aucune victime d’un tel incident ne doit être oubliée. On essaye de faire le plus de choses possibles pour toucher le plus de monde, qu’Axel devienne le visage du changement de la loi« .   

Une évolution juridique en bonne voie

La proposition de « loi créant l’homicide routier et visant à lutter contre la violence routière » est sur la table des débats. Validée par le Sénat le 20 mars 2024, la dissolution de l’assemblée a ralenti le processus d’adoption. Cependant, elle doit être votée par les députés dans les deux premières semaines de mai 2025.

Les parents d’Axel ont démarché un grand nombre de députés pour les sensibiliser et leur expliquer le principe de la loi. « On a réussi à s’entretenir avec beaucoup et on leur a expliqué nos souhaits de modification pour qu’ils puissent mieux comprendre. On s’est senti écoutés et ça fait plaisir. » 

Une évolution juridique pour une meilleure indemnisation des victimes, des peines plus lourdes et dissuasives. Mais aussi un changement de juridiction vers une cour correctionnelle ou criminelle « plus adaptée » selon eux au jugement des homicides routiers.