Le 9 avril dernier, plusieurs maisons situées, dans le quartier Bonnefoy, à Toulouse, ont vu leurs murs se fissurer. Des fissures qui sont apparues alors qu’un tunnelier, qui creuse la future ligne C du métro, passait sous la rue où se situaient les maisons, comme l’a expliqué Tisséo. Ce dernier a vite précisé que les fissures n’étaient qu’ « esthétiques » et qu’aucune des maisons ne présentait de risque d’effondrement. Ce mardi 6 mai 2025, Tisséo a détaillé tout le processus de surveillance des bâtis sur le tracé de la future ligne C.
Des actions dès l’esquisse du tracé de la ligne C
« La sécurité, c’est la priorité dans la gestion d’un chantier, rappelle Jean-François Lacroux, directeur général Tisséo Ingenierie. On peut adapter le planning, les techniques, les finances… mais sur la sécurité, on ne fait pas de compromis. »
Et ce volet sécurité concerne aussi les bâtiments qui entourent le tracé de la future Ligne C du métro. Qui ont été pris en compte dès le tracé de la ligne.
Plus de 700 sondages dans les sols
« On a commencé par évaluer la nature des sols, en faisant plus de 700 sondages, explique Jean-Jacques Laporte, directeur des travaux de la Ligne C du métro. On a aussi défini une Zone d’influence géotechnique en surface : c’est dans cette zone que les travaux sont susceptibles d’avoir des effets. »
Dans cet espace d’une trentaine de mètres de largeur autour du tracé de la future ligne, tous les bâtiments ont fait l’objet d’un diagnostic structurel avant les travaux. Un diagnostic réalisé avec des données documentaires (permis de construire, plan de construction, etc), mais aussi des visites sur le terrain.
Moins d’une dizaine de bâtiments ont dû être confortés
Des investigations spécifiques ont été menées sur certains bâtis, comme des forages. « Moins d’une dizaine de bâtiments ont dû être confortés », dénombre Jean-Jacques Laporte.
Ces reconnaissances préalables ont aussi permis de définir des « carnets de sensibilité » pour chaque bâtiment et ainsi « définir les mouvements que chaque structure peut accepter sans que des désordres surviennent ».
Des huissiers visitent 1 200 maisons et immeubles
En plus de ce travail, les 1 200 bâtiments situés le long du tracé et dans la zone d’influence géotechnique ont été visités par des huissiers. Objectif : constater leur état avant les travaux.
« C’est un état des lieux indispensable pour préserver les intérêts des riverains et de Tisséo, souligne Jean-Jacques Laporte. On reçoit plusieurs appels par mois pour signaler des fissures, mais elles ne sont pas liées aux travaux. D’où l’utilité de ces constats d’huissier. »
Des milliers de capteurs

Juste avant le début des travaux, c’est un dispositif de capteurs qui est installé sur les bâtis qui jouxtent le chantier, mais aussi sur la voirie, les trottoirs, etc. Ces milliers de capteurs fonctionnent 24 heures sur 24 et transmettent les mesures à une plateforme consultée en temps réel par les ingénieurs du chantier. Différents seuils d’alerte sont mis en place selon les bâtiments.
« Si les capteurs montrent qu’on les dépasse, on ajuste la pression du tunnelier », explique Jean-Jacques Laporte
Un mouvement de terrain à Limayrac
Ce sont ces capteurs qui ont permis de déceler les légers mouvements sur les maisons quartier Bonnefoy. « Leurs structures n’ont pas bougé, insiste Jean-Jacques Laporte. On continue à suivre ce qui se passe sur place, mais il n’y a pas eu de nouveaux mouvements. Une procédure assurantielle a été mise en place. »
À ce jour, un seul autre incident a été signalé par les capteurs de la Ligne C : un mouvement de terrain alors que le tunnelier passait sous le bois de Limayrac. Là encore, la puissance du tunnelier a été modulée pour compenser.