On ne les voit qu’à quelques rares occasions, accompagnées de guide ou lors des Journées du patrimoine. Mais bientôt, les arènes romaines, trésors du Ier et IIIe siècle à Toulouse, s’ouvriront un peu plus à la vue du public. Dans le quartier d’Ancely, entre Purpan et Blagnac, celles qui accueillaient autrefois jusqu’à 12 000 spectateurs pour des combats de gladiateurs ou encore des chasses d’animaux, vont prendre une autre dimension. La Direction du patrimoine, celle du patrimoine végétal, le Musée Saint-Raymond travaillent sur un projet qui verra le jour d’ici peu. Présentation.
L’accès aux arènes rapproché pour le grand public
C’est pour la fin 2026 que les arènes romaines se referont une beauté. En deux grandes étapes, les ruines de l’amphithéâtre romain de Toulouse changeront légèrement de paysage avec un objectif : protéger et valoriser ce patrimoine rare toulousain.

Ailleurs dans Toulouse, on ne trouve des vestiges qu’en souterrain, au Musée Saint-Raymond. Ici, on y fait régulièrement des visites commentées. Mais grâce à ce projet, l’accès aux arènes ne reposera pas que sur ces visites. Les gens pourront y avoir accès. Ça va tout changer ! L’idée, c’est de renverser la perspective.
Celles qui aujourd’hui peinent à se voir, si ce n’est l’entrée, au loin, à travers une grille, pourront être visibles de bien plus près. La clôture qui se trouve actuellement au niveau de l’extension historique de l’amphithéâtre, datant du IIIe siècle, sera avancée de plusieurs mètres.
« Sous la forme de couronne, elle viendra presque sur la crête, en limite de la structure du Iᵉʳ siècle », indique le paysagiste Samuel Lagandré. Au plus près des gradins et de la « scène » d’autrefois de l’amphithéâtre.

Un belvédère pour mieux voir les vestiges
Pour observer ces bijoux d’histoire, il suffira de se diriger vers le futur belvédère, sur la partie gauche des arènes. « On a choisi ce côté pour des questions de sécurité. La pente est douce et le belvédère s’ouvrira sur le parc. C’est plus qualitatif », commente Samuel Lagandré, également conservateur du patrimoine végétal.
Il faut alors s’imaginer un espace ouvert bordé par des grilles en acier corten, en partie ajourées. « Il y aura des ouvertures dans la clôture pour donner à voir le lieu », expliquent les porteurs du projet aux maires de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, et de quartier Jean-Jacques Bolzan, lors d’une visite. Sortes de fenêtre pour apprécier pleinement le site.

Cette partie-là marquera l’achèvement du projet de rénovation des arènes romaines de Toulouse. Elle sera réalisée, en fin de chantier, au cours de l’année 2026. « Plutôt l’été ou à l’automne », en fonction du vote du budget en conseil municipal. Car il faut encore la financer. Montant de cette enveloppe ? Environ 400 000 € pour ce deuxième morceau du projet. Le premier étant déjà validé.
Des rénovations et du débroussaillage en amont
Car avant d’approcher la clôture bien plus près de l’amphithéâtre, il faut lui offrir un brin de nettoyage. C’est cette étape qui ouvrira le bal du projet, au mois de novembre 2025. « Il faut qu’on puisse stabiliser les restaurations entreprises et nettoyer les vestiges », détaille Samuel Lagandré. Et pour cela, le paysager prévoit quelques opérations de débroussaillage et d’abattages.
« Les vestiges sont envahis par la végétation. » Autour des pierres datant du Iᵉʳ siècle, des robiniers et des élans, « des arbres à caractère invasif », précise le directeur du patrimoine végétal, « se sont développés spontanément ». Des arbres qui, à la demande de l’État, seront coupés au niveau de la souche pour donner libre cours aux travaux de rénovation.

Les vestiges seront ensuite reconsolidés par la technique dite du « mortier sacrificiel », qui date de l’époque romaine et évitera toute dégradation des ruines. Une étape minutieuse financée à hauteur de 320 000 €, qui durera trois à quatre mois.
Le double d’arbres et arbustes plantés
Pendant ce temps, une première phase de replantation s’ouvrira. Car les porteurs de projet insistent : « il y aura des plantations compensatoires ». Si environ 30 arbres « sauvages » disparaitront, 14 autres ainsi que 50 arbustes trouveront leur place autour dans le parc jouxtant l’amphithéâtre.
Certains se glisseront entre les racines des pins déjà présents, en lieu et place de l’actuelle clôture qui sera enlevée en 2026.
On mettra des grenadiers et des arbousiers, notamment, qui produisent des fruits rouges pour évoquer l’univers de la Rome antique.
D’autres se frayeront un chemin en diagonale à travers les jardins « pour guider les visiteurs vers le belvédère via des lignes d’arbustes », explique le paysagiste.

Visiteurs qui pourraient d’ailleurs se convertir en spectateurs. Car ce nouveau projet donnera également le la à bien d’autres visites et événements tels que des combats de gladiateurs. Comme si on y était.