Il a ramené dix Boucliers de Brennus et quatre étoiles européennes au Stade Toulousain (soit la moitié du palmarès du club, riche de 29 titres confondus !). Figure de l’ovalie à Toulouse, l’entraîneur légendaire des Rouge et Noir Guy Novès, aujourd’hui 71 ans, aura dans quelques jours un stade qui portera son nom dans la ville qui détient le record de titres français et européens en rugby à XV. Le maire (DVD) de Toulouse Jean-Luc Moudenc doit en effet inaugurer, samedi 17 mai 2025, le « Complexe sportif Guy Novès », tout pile dix ans après qu’il a raccroché les crampons avec son club de cœur.
Un nouveau terrain synthétique aux Sept-Deniers
La décision avait été prise à l’automne dernier en conseil municipal de Toulouse : l’espace sportif des Ponts Jumeaux (qui est en réalité aux Sept-Deniers) sera rebaptisé du nom de Guy Novès. Déjà doté de terrains de tennis, de basket et de handball, ce complexe est doté depuis quelques mois d’un terrain synthétique, dédié au rugby et au football, dont l’aménagement a coûté 424 645 euros TTC.

Il détient un record… en athlétisme
Guy Novès méritait incontestablement un lieu sportif à son nom dans la Ville rose. Pas parce qu’il est toujours (même si on le sait peu) recordman cadet… du 1 200 m en athlétisme — et il va le rester, puisque cette distance n’existe plus ! —, mais parce que ce Rouge et noir devant l’éternel est une figure emblématique, ou plutôt une légende vivante, du rugby à XV dans la capitale occitane : ailier au Stade Toulousain, où il a passé l’intégralité de sa carrière et disputé quelque 259 matchs, il a d’abord soulevé deux fois le Bouclier de Brennus comme joueur.

L’entraîneur le plus titré de France
Mais il s’est aussi et surtout fait connaître comme un tacticien de légende. Avant d’être l’éphémère sélectionneur de l’équipe de France de rugby à XV (entre 2016 et 2017), il fut longtemps entraîneur puis manager du Stade Toulousain. Ses dix titres de champion de France (entre 1989 et 2012) et quatre Coupes d’Europe (1996, 2003, 2005 et 2010) font de lui l’entraîneur français le plus titré de l’histoire… Probablement pour longtemps !
L’ancien terrain d’entraînement du Stade Toulousain
Le choix de cet espace situé à proximité des Sept-Deniers est aussi un clin d’œil historique, puisque dans les années 1970, la zone de loisirs des Ponts Jumeaux était le terrain d’entraînement du Stade Toulousain, avant qu’il ne migre au stade Ernest Wallon.
Mais ce n’était pas le choix initial de la municipalité, qui avait annoncé en 2016 vouloir rebaptiser la place Job du nom de Guy Novès, suscitant une fronde dans le quartier à l’époque, au regard du passé industriel du lieu.

Guy Novès avait appelé la mairie pour enterrer la polémique
Comme le rapportait Actu Toulouse, fin 2016, voyant la polémique grandir sur son nom, l’ex-manager avait lui-même pris la parole et contacté le collectif Job, hostile à la décision initiale de la mairie. « Guy Novès nous a contactés pour dire qu’il était sensible à l’histoire du bâtiment, qu’en raison de son père ouvrier et en tant que descendant de réfugié espagnol, il comprend l’émoi que ce débat suscite », racontait Anne Père, à l’époque présidente du collectif : « Bien qu’honoré dans le principe qu’un lieu porte son nom, il nous a indiqué qu’il avait appelé la mairie pour dire qu’il ne voulait pas de polémique et qu’il n’accordait pas d’importance au fait que son nom soit donné à cet endroit en particulier ou à un autre ».
Le comité de quartier avait ensuite soumis plusieurs pistes à la mairie, notamment celle de ce complexe sportif qui reflète finalement assez bien le parcours de Guy Novès, étant doté à la fois d’une piste d’entraînement à l’athlétisme, d’un stade de rugby, et étroitement lié à la (grande) histoire du Stade Toulousain.
Infos pratiques :Complexe Sportif Guy Novès90-93 rue Jean Gayral à Toulouse