Depuis le 3 avril 2025, une classe de CP au sein de l’école des Sept Deniers, à l’ouest de Toulouse, n’a plus d’institutrice. Une situation qui ne peut plus durer pour les parents d’élèves qui se sont rassemblés ce mercredi 21 mai au matin devant l’établissement. Explications.
« 23 CP en souffrance »
Une petite centaine de parents s’est mobilisée ce matin devant l’école des Sept Deniers. Avec une revendication claire : la nécessité pour cette classe de CP de remplacer l’enseignante absente depuis près de deux mois.
« Depuis le 3 avril dernier, nos enfants en classe de CP-C n’ont plus d’enseignante et aucune solution n’est trouvée. Oui, il y a eu un ou deux remplacements ponctuels, mais rien de pérenne. La plupart du temps, ces 23 enfants concernés sont répartis dans les autres classes de l’école, tous niveaux confondus, amenant parfois à 40 le nombre d’élèves à la charge d’un professeur », explique une maman d’élève.
Les parents accusent un manquement pédagogique, mais aussi un mal-être chez les enfants. « Cette situation instable a un impact sur nos petits. Certains sont redevenus sales alors qu’ils étaient propres, d’autres font des crises le soir… Ce sont 23 CP en souffrance ».

À quand une solution ?
L’inspectrice académique a été saisie par les parents d’élèves. Suite à plusieurs échanges de mail, aucune solution n’a été trouvée. Prochaine échéance, cette fin de semaine : « Elle doit nous apporter une réponse ce vendredi 23 mai, c’est ce qu’elle a laissé entendre, mais on a peur que cela n’aboutisse à rien une nouvelle fois et que la situation reste inchangée. On a l’impression que le rectorat joue la montre avec la fin de l’année qui approche », continue la maman.
De son côté, l’académie de Toulouse, affirme que « la situation de l’école des Sept Deniers est connue et accompagnée par la Direction des Services Départementaux de l’Éducation nationale de la Haute-Garonne. L’inspection académique est mobilisée dans la recherche active de solutions ».
Une situation de plus en plus tendue
« Alors que nous avions annoncé notre volonté de faire ‘sit-in’ dans la cantine de l’école, la directrice a été contactée hier — mardi 20 mai 2025 — par la mairie, lui expliquant que si l’on entrait dans le réfectoire, les repas ne seraient pas livrés. Le service a fait valoir les normes d’hygiène et des problèmes de nettoyage », poursuit la maman.
La mairie de Toulouse confirme et précise : « Les parents n’ont pas le droit de rentrer dans l’enceinte d’une école. Réfectoire ou pas, toute personne non habilitée, hors autorisation et évènement, ne peut pénétrer au sein d’un établissement, c’est une question de règlement ».
Ce matin, alors que la centaine de parents d’élève était rassemblée devant l’établissement, aucun d’entre eux n’a donc pu entrer.
« L’Etat n’est pas au rendez-vous »
Une situation qui n’est pas propre à l’école des Sept-Deniers, mais plutôt à l’échelle de la ville. Toulouse manque d’enseignants dans bon nombre de ses établissements, comme tient à le rappeler Marion Lalane-de Laubadère, élue en charge du bien grandir : « Une des grandes défaillances de l’enseignement à Toulouse, c’est le manque d’enseignants et de remplaçants. Nous faisons en sorte à notre échelle d’avoir les aménagements et les infrastructures nécessaires, mais de son côté, l’Etat n’est pas au rendez-vous ».
Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, lance quant à lui un appel solennel à l’État, « pour que d’ici à la rentrée prochaine, il y ait des changements » concernant le nombre d’enseignants.