Il n’aura pas fallu longtemps pour que la grogne se fasse entendre dans la Ville rose. Ce mercredi 28 mai 2025, la cour administrative d’appel de Toulouse a acté la reprise du chantier de la très contestée A69 qui doit relier la capitale occitane à Castres.
Rapidement, les opposants ont appelé au rassemblement. Environ 150 personnes se sont donné rendez-vous devant la gare Matabiau aux alentours de 18h30, constate notre journaliste sur place.
« L’A69 demeure illégale » pour les opposants
« Après la joie de l’arrêt du chantier le 27 février dernier, beaucoup d’entre nous sont pris-e-s par la sidération en cette période où nous luttons avec acharnement et où les pouvoirs publics – de l’artificialisation des terres aux pesticides – piétinent l’ensemble des mesures écologiques et poussent à la destruction accélérée de nos milieux de vie. Ce soir, il est essentiel de nous retrouver, pour crier notre rage dénoncer la mainmise du pouvoir sur la justice, son acharnement, sa violence… et préparer ensemble la riposte », avait écrit les membres du mouvement Teuf contre l’A69.
« Il aura fallu neuf lignes pour balayer des centaines de pages produites en défense, qui sont une insulte au justiciable et témoignent du caractère politique du projet », dénoncent les manifestants à Toulouse ce mercredi soir.
« L’A69 demeure illégale. Le jugement en première instance vaut toujours et nous sommes confiants sur l’appel au fond », souligne Mélanie du groupe juridique des opposants.

Thomas Brail envisage « une grève de la soif »
Parmi les opposants réunis à Toulouse, une figure : celle de Thomas Brail, fondateur du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), qui dénonce ce mercredi « un passage en force ». Il appelle l’État à « ne pas reprendre les travaux tant que l’appel sur le fond n’est pas jugé. Ils sont en train de remettre un bidon d’essence sur le projet ».
Le militant pourrait entamer une grève de la soif « s’ils remettent un engin sur le chantier ».

« On parle d’utilité publique, mais c’est pour un projet privé »
« On ne fait pas une autoroute pour les laboratoires Pierre Fabre [le siège social du géant pharmaceutique doit être desservi par la future autoroute, NDLR]. Je suis désolé de le dire. On parle d’utilité publique, mais c’est pour un projet privé », a-t-il également dénoncé.
Et d’ajouter : « on trouve de l’argent pour des projets stupides, mais pour répondre aux problématiques du peuple, on n’en a pas ».
« Nous appelons à la raison », lance Régis Godec
Parmi les personnalités politiques présentes, Régis Godec, le chef de file des Écologistes pour les Municipales 2026 à Toulouse.
Pour lui, « le combat est long. Cela fait des années que nous nous battons contre l’A69 et son monde. Le chemin de la victoire est marqué de plusieurs étapes », a-t-il insisté. Considérant que « l’A69 reste illégale » en attendant la décision sur le fond, il lance : « Nous appelons l’ensemble des porteurs de projet à la raison et à ne pas relancer les travaux ».

Un autre grand rassemblement de deux jours
Une « grande convergence » des collectifs aura également lieu du 4 au 6 juillet, à l’appel des Soulèvements de la Terre. Pendant deux jours, « on se mobilise ensemble contre la reprise des travaux dans un grand moment de convergence quelque part près du tracé » de l’A69, ont expliqué les opposants.
Avec Guillaume Laurens