Des dépôts sauvages en pied d’immeubles, des ordures qui jonchent le sol, les restes d’une voiture carbonisée, du stationnement sauvage sur des espaces qui devraient être piétons… Comme a pu le constater Actu Toulouse sur place le lundi 26 mai 2025, le nouveau quartier des Arènes, celui qui s’est construit juste derrière la grande barre du Cristal, sur l’ancienne friche Cegelec et qui était devenu à une époque le plus grand squat de France, est en train de se dégrader. Livré entre 2018 et 2023, ce nouveau quartier comprenant de nombreux immeubles pour près de 700 logements, et accueillant le Campus Vidal, soit plusieurs centaines d’étudiants, est en train de prendre une pente glissante. Ce qu’il se passe.
« Des habitants qui font n’importe quoi »
Cette pente glissante est dénoncée par des riverains. Marie-Noëlle, qui habite le quartier depuis 2021, constate une dégradation progressive. « Il y a des habitants qui font n’importe quoi, qui déposent leurs poubelles à même le sol. L’autre jour, mon compagnon a vu quelqu’un déposer une machine à laver. C’est vraiment pénible ».
Même constat pour Laurent qui fait partie des premiers habitants arrivés en 2021 :
« Nous avons des ordures qui jonchent le sol. On ne sait pas qui les déposent. On a eu aussi des actes de vandalisme dans notre résidence. Ces actes sont réguliers. C’est pénible. Nous n’avons pas acheté des appartements ici pour nous retrouver dans cet environnement. Les voitures qui se garent sur les voies pompiers. Nous avons un souci avec les espaces, ces voies pompiers n’ont pas été cédées à la ville. Le promoteur et la Ville se renvoient la balle. Il faut que cela bouge rapidement ».
« Des problèmes qui sont là depuis le début »
Maxime, lui aussi arrivé en 2021, est du même avis et assure « que les problèmes sont là depuis le début et que le quartier se trouve dans une impasse ». Il ne décolère pas :
« C’est étonnant de voir qu’il y a toujours une excuse pour ne rien faire. Les services de la mairie ne peuvent pas passer, car les espaces n’ont pas encore été rétrocédés par le promoteur. En attendant, je paye ma taxe foncière comme tout le monde ».
Il met également l’accent sur le stationnement sauvage qui s’est largement développé. « Beaucoup d’automobilistes se garent comme ils peuvent quand ils viennent prendre le métro parce que le parc-relais est saturé. Certains enlèvent même les plots qui délimitent les passages des pompiers et se garent sur les voies réservées aux pompiers. Désormais, certains se garent même entre les immeubles alors que c’est censé être des espaces piétons. Ce n’est pas agréable et cela occasionne même des dégâts. Nous avons par exemple une grille d’aération du parking qui est dégradée ».

Le promoteur assure « nettoyer régulièrement »
Dans ce nouveau quartier, c’est le promoteur Nexity, qui a construit l’essentiel des bâtiments, qui est toujours propriétaire des espaces. Comme tout le monde, il constate les incivilités et regrette :
« Nous déplorons le dépôt sauvage de déchets dans le quartier malgré les emplacements et locaux prévus à cet effet. Nous les nettoyons régulièrement ».
Et le promoteur d’annoncer de prochains changements :
« Les travaux sont aujourd’hui achevés. Le dernier bâtiment que nous avons réalisé a été livré à ses clients en mai 2023, et les aménagements ont été réceptionnés par la mairie de Toulouse le 21 mars 2025. Le dernier bâtiment nécessaire à l’achèvement du quartier, construit par Mesolia, a, quant à lui, été inauguré le 17 mai 2025. Au sujet des espaces et voies à usage public, ouverts à la circulation depuis 2020 : leur rétrocession à la mairie de Toulouse sera effective prochainement ».

La mairie de Toulouse va « surnettoyer »
La mairie confirme cette situation transitoire dans ce quartier :
« Les espaces communs du quartier sont toujours privés. L’entretien de ces espaces incombe toujours à Nexity. Mais dès que nous aurons repris ces espaces, nous entreprendrons un surnettoyage pour remettre le quartier à niveau sur la propreté et donner envie aux gens de conserver leur quartier propre. Il y a actuellement un cercle vicieux enclenché dans le quartier avec cette saleté qui amène peut-être les gens à faire encore moins attention à leur environnement. Le but de nos premières mesures va être de casser cette mauvaise dynamique en sachant qu’on ne peut pas mettre un policier derrière chaque personne et que la propreté d’un endroit relève de la responsabilité de chacun. Des investissements seront néanmoins réalisés avec l’installation de deux caméras de vidéosurveillance ».
Sur le stationnement, la mairie indique avoir déjà mené des campagnes de verbalisations agressives ces derniers mois sur la rue qui traverse le quartier, et qu’elle mènera les mêmes opérations dans les espaces communs dès qu’elle en aura la gestion.
Une rétrocession à venir
La rétrocession des espaces communs pourrait intervenir lors du prochain conseil municipal qui aura lieu en juin.
Le début du redressement pour ce quartier qui comprend 577 logements familiaux, 202 logements étudiants, une école – Campus Vidal, un dojo ainsi qu’une salle de sport, à quelques hectomètres de la station de métro des Arènes ?