C’est un véritable ras-le-bol qui anime un collectif d’habitant. Depuis un an, la vie dans le quartier d’Empalot à Toulouse n’est pas aussi belle que ce qu’on leur avait promis. Immeubles flambant neufs, place Aline Viadieu rénovée, végétalisation leur était promise… mais cela n’est que la face immergée de l’iceberg. Chaque jour, nuisances sonore et nocturne, saleté, gaz hilarant ou encore détérioration animent les nuits du collectif des habitants d’Empalot. Exaspérés par la situation, ces derniers en appellent au maire de la ville, Jean-Luc Moudenc et au maire de quartier, Jonnhy Dunal, dans une lettre ouverte, pour que des mesures soient prises.
Un cadre de vie compliqué
Si au premier abord la vie pouvait paraître plaisante dans les nouveaux immeubles d’Empalot, depuis un peu plus d’un an, c’est en réalité un enfer.
« Au bas des immeubles, sous nos fenêtres se trouve un parking qui est devenu le point central de rassemblements nocturnes. Des jeunes se regroupent, mettent de la musique, fond beaucoup de bruit, voire hurlent au point de nous empêcher de dormir, inhalent du protoxyde d’azote et délaissent les bombonnes le matin venu. Imaginez-vous comment on explique ce que c’est à nos enfants. Parfois même ce sont des rodéos urbains », se désespère un membre du collectif.
« Je passe outre les bruits de coups de feu et les faisceaux laser surpuissant projetés dans nos appartements. Je suis au 8e étage, et même à cette hauteur, avec les fenêtres fermées, le volume sonore de ces rassemblements reste important. Ça dure parfois jusqu’à 5 h du matin », relate un autre membre.
« Nous sommes laissés à l’abandon »
Las de ces nuits insupportables qui se ressemblent toutes, les habitants se sentent impuissants. « Lorsque s’en devient trop compliqué, on appelle Allô Toulouse ou encore la police, mais ils ne viennent pas. On nous répond que notre secteur n’est pas couvert, ou bien qu’il n’y a pas d’équipes disponibles ».
« J’ai essayé d’aller parler à ces gens, mais passé une certaine heure, sous l’effet de l’alcool, il n’y a aucune interaction possible », poursuit un habitant. « Nous sommes laissés à l’abandon comme des citoyens de seconde zone ».

Gérer la sécurité des habitants
Emilion Esnault, adjoint au maire en charge de la sécurité, confirme ces appels des habitants à Allô Toulouse : « le mois dernier, en mai 2025, la police municipale a été appelée plus de 16 fois à Empalot via Allô Toulouse pour des regroupements de personnes. À l’échelle du quartier, 24 mains courantes ont été rédigées, 7 verbalisations électroniques enregistrées et pas moins de 16 patrouilles envoyées de journée dans le quartier, à pied, ou encore à vélo, pour assurer la sécurité des habitants. On se déplace ».
L’adjoint affirme que plus de 90 % des appels à Allô Toulouse aboutissent à un déplacement dans la ville. « Mais oui, quand certaines nuits il y a une forte activité dans la ville, avec plus de 99 fiches Allô Toulouse envoyées, ajoutées aux affaires sur lesquelles on est appelés en parallèle, on peut ne pas avoir les équipes suffisantes. C’était le cas le 16 mai dernier, avec des accidents, une tentative de suicide, un incendie sur la rocade et les regroupements à Empalot… Dans ce cas-là, on priorise les affaires ».
Emilion Esnault rappelle que depuis 2014, les équipes de police municipales n’ont cessé d’être formées et renforcées, « elles peuvent intervenir 24h/24 à Empalot ».
Des moyens mis en œuvre
Au-delà de la sécurité, dans leur lettre ouverte, les habitants demandent qu’un « travail de prévention sur les dangers du protoxyde d’azote soit réalisé auprès des jeunes ». De son côté, le maire de quartier affirme mettre en place les mesures nécessaires.
« Les jeunes restent une priorité, d’autant plus en arrivant en cette période estivale, là où ils vont avoir beaucoup de temps libre. Alors oui, il y a des problèmes à Empalot, mais on prend nos dispositions. J’ai averti le club de prévention du quartier concernant ces jeunes », poursuit le maire.
Ce club de prévention est constitué de plusieurs personnes, qualifiées, qui sont là pour aider les jeunes. Les sortir des addictions, du deal, et ici les sensibiliser aux gaz qu’ils inhalent. « Une fois par mois, je rencontre aussi la police municipale pour parler de la situation », ajoute Jonnhy Dunal.
J’ai été saisi par une habitante à la fin mai concernant la situation du quartier d’Empalot, alors oui, j’ai amorcé des mesures, mais c’est trop rapide en trois semaines, je ne peux pas faire des miracles.
Régler la situation
Alors face à cette impasse, Jonnhy Dunal cherche à trouver des solutions. « Les habitants ont mon mail, ils ont des moyens de me faire remonter les problématiques du quartier. Alors, j’en appelle à ce qu’ils me contactent, qu’ils me disent qui ils sont, pour que je donne les bonnes infos et qu’on résolve le problème ensemble. Je le rappelle, ces habitants, ce quartier ne sont pas des laissés-pour-compte. Je ne considère pas ce quartier comme une seconde zone. » termine-t-il.
Quant à certains membres du collectif, ils affirment penser à déménager, bien que beaucoup soient primo-accédants avec un prêt à rembourser. « On savait que l’on venait dans un quartier compliqué, mais on nous a vendu du rêve par rapport à ce qu’il en est ».