Immeubles fragiles rue des Filatiers à Toulouse : un « château de cartes » en plein centre-ville ?

Alors que les passants lèvent les yeux pour observer les fissures sur la façade du 8 rue des Filatiers, les bâtiments de ce vieux quartier de centre-ville présentent aussi des fragilités invisibles depuis la rue, qui semblent inquiéter les résidents. « Cela fait quinze ans que j’habite ici, et quinze ans qu’il y a des problèmes », partage un propriétaire dans un immeuble rue des Filatiers.

La peur d’un effet « château de cartes »

Ce quinquagénaire craint un effet « château de cartes » pour son immeuble, classé monument historique, à cause de la fragilisation des sols. « Le métro n’a pas été creusé assez profond et le chantier de la ligne C n’arrange rien. » Déjà menacé de péril en 2013, le bâtiment avait subi des travaux à sa base, qui n’ont rien réglé d’après lui. « On a détruit la dalle d’origine, pour la refaire, ce qui a fragilisé l’ensemble. »

Propriétaire depuis 2010, il constate aujourd’hui la dégradation du hall d’entrée de l’immeuble, fragilisé par deux fissures imposantes et infiltrations, amenant champignons et moisissure qui abîment le bois. « Nous avons alerté le syndic et la mairie à plusieurs reprises, mais nous ne sommes pas pris au sérieux. »

« Nous songeons même à déménager »

Dans le même immeuble, Steven, restaurateur de 30 ans, loue un studio. « Il y a une fissure au plafond, que je surveille depuis un an et demi. » Il a déjà alerté son agence immobilière. « J’ai fait un signalement, mais depuis elle a bien grandi. » La situation actuelle dans le quartier des Carmes le préoccupe. « Ça m’inquiète de savoir qu’il y a un danger imminent avec ces vieux bâtiments pas entretenus. »

De son côté, le propriétaire pointe du doigt la dernière campagne de ravalement des façades initiée par la mairie. « On nous impose de cacher la misère. » Excédé, il songe même à partir. « Ma femme et moi sommes très inquiets pour notre sécurité et songeons même à déménager. »