« Un maire sortant est difficile à faire tomber. Mais on va gagner, même si on n’a pas les mêmes moyens », assure François Piquemal qui se dit « optimiste et avec de l’humilité ». Le député La France Insoumise (LFI) de la 4e circonscription de la Haute-Garonne espère bien remporter les élections municipales de 2026 à Toulouse. Candidat avec Agathe Roby, conseillère municipale et métropolitaine (LFI) d’opposition, il espère toujours, ce vendredi 13 juin 2025, incarner une union de la gauche : « C’est un long chemin, mais on va y arriver. Il n’y a pas de doute là-dessus », affirme-t-il.
Et de poursuivre : « M. Moudenc se présente comme un maire de l’emploi, mais quand on l’est, on doit aller contre la suppression de l’emploi ». Comment le député-candidat compte-t-il, lui, répondre ? Ses propositions.
Protéger les emplois
Toulouse a beau avoir été élue métropole française la plus attractive en 2025 par le baromètre Arthur Loyd, plusieurs de ses secteurs connaissent des difficultés, avec des centaines d’emplois menacés. François Piquemal a cité Thales Alenia Space qui connaît un plan social. La direction a annoncé, il y a dix jours, un gel du plan de suppression de postes. 764 emplois sont concernés.
Le candidat évoque aussi l’enseigne de décoration et d’ameublement Casa, placée en liquidation. Cinq magasins pourraient fermer à Toulouse et dans sa proche agglomération.
« Nous avions proposé en conseil métropolitain qu’il y ait des closes de sauvegarde de l’emploi. C’est quelque chose qui a été refusé. On le mettra en place », lance-t-il.
« Toulouse, une ville rongée par le clientélisme »
Pour François Piquemal, Toulouse serait aussi « rongée par le clientélisme ». Un constat que le député assure avoir fait lors d’échanges avec les « petits commerçants et repreneurs » de la Ville rose, qui se diraient, selon lui, victimes de pression.
On veut mettre en place une charte contre le clientélisme et la corruption qui engage tous les artisans, commerçants, entrepreneurs, mais aussi le personnel politique.
S’emparer des « 240 000 m² de bureaux vacants »
Il en avait déjà fait son cheval de bataille en tant que porte-parole de l’association du Droit au Logement (DAL), le sujet est remis sur la table en cette période de pré-campagne. François Piquemal veut aussi s’attaquer aux « 240 000 m² de bureaux vacants » que compte la Ville rose.
Dans les 100 premiers jours [après l’élection, NDLR], on va convoquer les propriétaires et leur demander ce qu’ils comptent en faire. S’ils veulent les remettre sur le marché, on pourra les aider. Sinon, ils devront être utiles [et] on pensera à préempter.
Le candidat y voit un levier intéressant, sur le plan du logement (pour proposer de l’habitat aux personnes à la rue), mais aussi sur le plan économique. Car ces bureaux vides « pourront servir à des artisans, à des PME qui galèrent à cause de leurs loyers élevés », prend-il en exemple.
« Défendre le petit commerce » et « encadrer les loyers »
Par ailleurs, François Piquemal souhaiterait que Toulouse soit candidate au dispositif « Territoires Zéro Chômeur » dont le but est de favoriser le retour à l’emploi pour des personnes qui en sont durablement privées.
Il entend également défendre le petit commerce et demander un « encadrement des loyers commerciaux ». « Il est anormal que nos commerçants payent la taxe foncière à la place des propriétaires. C’est devenu un usage illégal. […] Nous ferons en sorte que les commerçants de proximité puissent continuer à rester. »
À défaut de pouvoir agir avec l’écharpe de maire, François Piquemal use de celle de député et a déposé, fin mai dernier, une proposition de loi pour la défense du commerce local.