L’histoire se lit dans les livres et se découvre aussi sur le terrain. Ce n’est pas l’association Un œil sur ma ville, à Toulouse, qui dira le contraire. Portée par Ludovic Calvet, à l’occasion d’un concours étudiant en 2015, le Toulousain a décidé de mettre en avant le patrimoine de Toulouse en profitant de la mémoire collective. Pour raconter Toulouse, lui et son équipe partent à la rencontre des habitants d’un quartier pour faire exploser les souvenirs, afin de les compléter avec les archives.
Mettre en lumière les mutations du quartier
À partir de bornes disposées dans le quartier, les photos et les témoignages racontent l’histoire du lieu. « La première a avoir été posée, c’était à la prairie des Filtres », se remémore Audrey Seigneuric, en charge de la médiation culturelle pour l’association.
Le passé et le présent s’y rencontrent et témoignent « des mutations du quartier ». Le succès prend, alors les membres de l’association décident de poursuivre la belle aventure.
Désormais, les bornes d’Un œil sur ma ville sont visibles dans les quartiers Minimes, Reynerie, Empalot, Ancely, Arnaud Bernard ou encore Rangueil Saouzelong. Des quartiers « pas forcément connus pour découvrir leur histoire et sortir des sentiers battus ».
Des ateliers qui ravivent les souvenirs
Pour créer ces bornes historiques, l’association Un œil sur ma ville organise plusieurs temps de rencontres avec les habitants du quartier. Ce sont eux, au cours d’ateliers, qui vont créer cet objet chargé d’histoire, implanté dans l’espace publique.
« Lors de la première rencontre, il y a parfois de la méfiance. On leur demande un souvenir sur le quartier, ils ne savent pas trop ce qu’ils peuvent dire. On affiche les réponses et ça leur permet de voir ce que les autres ont dit, de mettre en commun », explique Audrey Seigneuric.
La deuxième phase consiste à sortir des photos. « Là, c’est émouvant, ça facilite l’échange et on se rend compte qu’ils ont beaucoup de choses à raconter. »
Entre balades dans le quartier, ateliers découvertes dans les archives de la ville, prises de témoignages, ces différents temps forts aboutissent sur une décision collective pour savoir ce qui sera mis en avant sur la borne historique.

Créer du lien
Pour Audrey Seigneuric, leur travail ne consiste pas uniquement à poser des panneaux sur lesquels figurent l’histoire du quartier et les souvenirs des habitants.
On a créé du lien. On a pu remarquer que comme les anciens marchent beaucoup, ils ont beaucoup de souvenirs et d’anecdotes à donner. Ils les partagent avec les jeunes qui ont tendance à penser que parce qu’ils sont là depuis peu, ils n’ont rien à dire. Finalement, ça les lie.
Le quartier se raconte en capsule sonore
Après les bornes historiques, l’association a aussi lancé des capsules sonores. Elles sont réalisées après des partenariats auprès de structures de jeunesse.
« On prépare les questions et avec le matériel de captation sonore, les jeunes habitants du quartier vont questionner les anciens. »
À partir d’un QR Code, l’histoire du quartier se raconte pour les curieux qui souhaitent entendre de vive voix les souvenirs.
Les prochains quartiers explorés
L’association projette de mettre en avant un nouveau secteur de Toulouse : Barrière-de-Paris/La Vache.
Entre avril et juin, huit ateliers se déroulent auprès des habitants autour de la création collective des bornes historiques. « Si tout se passe bien, on les inaugurera en septembre à la rentrée pour que les Toulousains puissent découvrir le quartier. »