Le projet de reconversion de l’île du Ramier entre dans une nouvelle phase visible. Ce mercredi 18 juin 2025, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, et Henri Bava, architecte paysagiste en charge du projet, ont dévoilé les premiers aménagements achevés ou en cours dans ce qui deviendra d’ici à 2030 le « Central Park » de la Ville rose. « Avec ce projet, l’île revient à sa vocation : un lieu de promenade à travers la nature et de sérénité ouvert à tous », s’enthousiasme le locataire du Capitole.
Une piste cyclable et des premiers aménagements visibles
Le point presse s’est tenu à l’entrée du futur parc, où une piste cyclable longe désormais l’esplanade arborée. « On se trouve à l’entrée du futur parc du Ramier. Aujourd’hui est une date importante puisqu’on ouvre la piste cyclable qui longe le parc, qui va de la passerelle Rapas jusqu’à l’allée Camille Soula », a expliqué Henri Bava.
Deux stations Vélo Toulouse ont donc été installées dans la zone. Deux autres viendront également s’implanter au cours des aménagements. L’objectif affiché par la mairie est de favoriser les mobilités douces comme la marche et le vélo pour rejoindre le parc de l’île du Ramier.

40 000 plantations en un an
À travers cette visite, la Métropole a souhaité montrer concrètement les avancées du chantier. Les sols stériles de l’ancien parc des Expositions ont été profondément transformés : « On parle beaucoup des arbres, mais tout le travail part d’un sol qui était stérile. Il a fallu casser le sol minéral et rajouter de la terre fertile. »
En un an, plus de 40 000 plantations ont été effectuées sur des terrains paillés pour limiter l’arrosage. « On a un paillage sur terrain sec avec des plantes qui vont survivre en cas de fortes chaleurs comme aujourd’hui. Les prairies ne sont pas non plus arrosées », précise Henri Bava, contrairement aux zones de bosquet, où l’arrosage proviendra de « cuves installées sous l’esplanade » et dont l’a volumétrie a été pensée « par rapport aux zones à arroser ».
Arbustes, végétaux et fleurs profiteront ainsi des eaux pluviales et de celle de la piscine Nakache « après traitement ».

Un espace particulièrement préservé de la chaleur
Jean-Luc Moudenc s’est également félicité d’un projet qui fera office de rempart contre la chaleur.
« L’ancienne canopée a été préservée partout : c’est l’avantage de ce projet, c’est qu’on garde tous les arbres. On voit bien la différence de température, on se rend compte de l’efficacité de ces arbres. »
Il faudra néanmoins attendre que les arbustes plantés au cours de l’année prennent en âge avant qu’ils offrent un plein espace de fraîcheur dans l’ensemble du parc.
Un cœur de parc en construction
Sur place, c’est le cœur du futur parc qui commence déjà à prendre forme, entre la piscine Nakache et les anciens halls de l’ex-parc des Expositions.
« Là où nous nous trouvons, c’est une sorte de place arborée avec vue sur plusieurs bâtiments importants : le hall 3, la rotonde qui sera réaménagée, la volière qui sera végétalisée et l’institut de la mécanique des fluides », détaille l’architecte en charge du projet.
Le cœur du parc constitue ainsi une future place animée « avec les événements prévus dans le hall 3 », puisqu’il deviendra un lieu tourné vers les activités sportives, culturelles et évènementielles.
Une volière spectaculaire pour les enfants
L’un des éléments les plus attendus est sans doute la volière, une aire de jeux monumentale conçue comme un repère familial.
« Dans ce parc, on a un bosquet particulier en cours de réalisation, avec l’envie d’avoir un point de rendez-vous pour les familles. On ne voulait pas des jeux lambda. On a souhaité réfléchir à l’identification des espèces présentes dans le bras de la Garonne. On a beaucoup de poissons et d’oiseaux. On s’est demandé comment développer l’imaginaire avec cette diversité. »
La volière sera donc construite autour de la diversité. Cette structure en métal, qui sera entourée de plantes grimpantes, culminera à 16 mètres de haut pour 32 mètres de large.
« Les enfants pourront prendre de la hauteur et se hisser comme les oiseaux. Il y aura une tour en filet qui va culminer jusqu’à 12 mètres, sur laquelle les enfants grimperont. Il y aura un sol souple en cas de chute et avec des motifs d’oiseaux pour sensibiliser les enfants à la biodiversité », explique Henri Bava.
Le ahah : gérer les eaux en toute discrétion
Autre élément technique, mais invisible à l’œil non averti, le ahah, un fossé écologique inspiré des parcs anglais, permet la gestion durable des eaux pluviales.
« Le ahah est un récupérateur écologique des eaux de pluies. C’est une clôture physique puisqu’on ne la traverse pas, mais elle n’est pas visuelle. On voulait avoir la vue dégagée sur l’entrée du parc et la piscine Nakache, sans clôture, de jour comme de nuit. »
Un système qui permet de récupérer les eaux de pluies pour arroser les bosquets qui en ont besoin, mais aussi arroser les plantes intégrées au ahah.

Un projet d’envergure, pour un parc central en 2025
À terme, ce parc urbain s’étendra sur 38 hectares, avec un budget total estimé à 125 millions d’euros. Le parc central, en cours d’aménagement, sera livré fin 2025, tandis que d’autres équipements s’échelonneront jusqu’à 2030.
Frênes à fleurs, érables champêtres, allées arborées, jardins botaniques, clairières et mobilier urbain durable composeront ce parc pensé pour la biodiversité et la détente.
« Un kiosque à musique viendra compléter le cœur du parc de l’île du Ramier avec un aménagement prévu au premier trimestre 2026 », a précisé Henri Bava.