L’agression sortie de nulle part avait suscité un vif émoi au sein du club de rugby de Tournefeuille et dans le monde de l’ovalie. Alors qu’un tournoi pour enfants était organisé dans cette commune proche de Toulouse, samedi 14 juin, un arbitre bénévole de 63 ans avait été passé à tabac par un éducateur de l’une des équipes participantes.
C’était venu soudainement, pendant un match affrontant Mauvezin (Gers) à Montréjeau (Haute-Garonne), par-derrière, avec un coup sur la tempe. Deux jours après, l’amateur de rugby, encore sonné, « psychologiquement et physiquement détruit », témoignait pour Actu Toulouse, indiquant par ailleurs avoir déposé une plainte le lendemain des faits. Après le déplorable événement, l’agresseur avait pris la fuite… Quelques jours plus tard, il a été arrêté et entendu.
L’agresseur prend la fuite
L’éducateur en question encadrait les jeunes de catégorie M12 de l’Union sportive de Montréjeau Gourdan-Polignan XV (UNSMGP). Autrefois joueur de rugby, son club le qualifiait comme « calme, réfléchi et jamais agressif », dans un communiqué d’excuses adressé au club de Tournefeuille.
Mais ce samedi 14 juin, l’éducateur âgé de 40 ans a, semble-t-il, perdu « le contrôle de lui-même », pour adopter un « comportement violent ». Il avait fallu s’y prendre à plusieurs – éducateur du club adverse de Mauvezin, chef de plateau bénévole de Tournefeuille, et autres parents – pour stopper l’élan de colère de l’agresseur, selon le témoignage de Jérôme Romani, l’éducateur référent de la catégorie M12 à Tournefeuille.
Avant qu’il ne prenne la fuite au volant de sa voiture…
L’éducateur placé en garde à vue
Une semaine après les faits, l’éducateur de Montréjeau a été placé en garde à vue, dimanche 20 juin 2025, au commissariat de Colomiers, où de nombreux témoins de la scène ont également été auditionnés. Le quarantenaire a reconnu l’intégralité des faits et a été déféré dans la foulée devant le parquet de Toulouse. Le suspect comparaîtra au tribunal correctionnel de Toulouse pour « violences ayant entraîné une ITT de plus de 8 jours lors d’une manifestation sportive ». 10 jours d’ITT, pour être précis.
Mais après le choc laissé aux enfants, parents et membres des clubs de rugby, la question que tout le monde se posait encore, le blessé y compris, était : « pour quelle raison ? » « Une faute » que l’enfant de 14 ans qu’il accompagnait à l’arbitrage « aurait peut-être dû siffler ? », s’était interrogé Pascal, le bénévole.
« Si cela avait été dangereux, on aurait sifflé ! », s’exclame la victime
Durant son audition, le quarantenaire aurait expliqué sa réaction suite à une action de jeu concernant son fils. « Mais je ne savais pas moi ! », déplore la victime, recontactée par Actu Toulouse.
« Il y avait une fille qui plaquait bien dans l’équipe de Mauvezin, c’est vrai, réfléchit-il. Mais c’est du rugby, on plaque les gens ! Si cela avait été dangereux, on aurait sifflé », souffle celui qui n’a, de son côté, toujours pas reçu d’explications ni de réponses à ses questions.