La campagne des élections municipales 2026 se déroule décidément dans un climat délétère à Toulouse. Alors qu’une polémique enfle à son sujet sur les réseaux sociaux, le candidat (LFI) au Capitole François Piquemal a annoncé ce mercredi 25 juin 2025, par la voix de son avocat, déposer plainte contre le journal Marianne, qui a consacré mardi un article à « la tentation communautaire de LFI aux municipales » dans la Ville rose, prêtant des propos controversés à François Piquemal. L’affaire.
Des « faits de diffamation » pour l’avocat de François Piquemal
Dans un communiqué, Me Thomas Herin-Amabile, avocat du député-candidat, regrette cet article de presse qui, dit-il, « impute » à son client « des propos qu’il n’a jamais tenus ».
M. Piquemal conteste fermement toutes les allégations contenues dans ces publications. Une plainte est en cours de rédaction pour dénoncer ces faits de diffamation ayant pour lui des répercussions importantes.
Puis l’avocat menace : « Il entend d’ailleurs procéder de cette façon contre toute personne qui lui imputera ou qui relaiera de tels propos ou faits ayant pour objectif de porter atteinte à son honneur et à sa considération ».
Que dit le journal Marianne sur François Piquemal ?
Dans cet article qui dépeint globalement une campagne difficile pour le candidat insoumis, et qui évoque des « tensions internes » autour de François Piquemal, le journaliste de Marianne avance « une sortie » du député auprès de ses proches, « rapportée par plusieurs sources dans l’entourage immédiat du candidat ». La phrase en question ? « Je ne veux pas de babtous en tête de ma liste aux municipales ».
La majorité municipale s’empare de la polémique
Sans surprise, la majorité municipale s’est emparée de la polémique. « Le communautarisme comme boussole, et le clientélisme comme programme », écrit notamment Jonnhy Dunal, conseiller municipal délégué à l’événementiel, quand l’adjoint au commerce Olivier Arsac appuie : « La couleur de peau ne doit jamais être un critère de sélection ».
« Ils ont peur que nous arrivions au Capitole », dit François Piquemal
« La campagne municipale de Toulouse doit se décider sur un programme, une vision, de l’éthique et de la morale », écrit de son côté François Piquemal sur les réseaux sociaux, « pas sur la calomnie de ceux qui ont peur que nous arrivions au Capitole ».
« Nous sommes créolisés » dit François Piquemal
« Je nie catégoriquement avoir tenu ces propos », confirme François Piquemal à Actu Toulouse. Le député-candidat assume toutefois « une vision assez multiculturaliste » de la société car « aujourd’hui une réalité s’impose en France et singulièrement dans notre ville : nous sommes créolisés ».
Au-delà des propos de la discorde qui lui sont imputés et qu’il réfute, la volonté de François Piquemal de représenter cette société « créolisée » n’est pas une nouveauté. Dans son livre « Et au milieu coule la Garonne » édité à l’automne dernier, il taxait Jean-Luc Moudenc, le maire (ex-LR) de Toulouse, d’œuvrer à « une négation de la créolisation de notre ville », reprenant ainsi un concept cher à Jean-Luc Mélenchon et LFI. « J’estime surtout que la créolisation de notre ville n’est pas assez mise en avant, et revendiquée », avançait-il dans un entretien à Actu Toulouse en novembre 2024, sans pour autant faire allusion à la composition de sa future liste.
« C’est une diversion », défend François Piquemal
Pour le député-candidat, cet article est aussi et surtout « une diversion sur un fait politique important qui doit avoir lieu demain » : d’après nos informations, l’Assemblée des Quartiers 31, représentée notamment par Salah Amokrane, ex-figure des Motivés, doit annoncer son soutien au candidat LFI ce jeudi.