À neuf mois du premier tour des élections municipales, la tension monte à Colomiers, aux portes de Toulouse. Dès janvier 2025, à l’occasion de ses vœux, Karine Traval-Michelet, maire (PS) de la 2ᵉ commune de Haute-Garonne, officialisait sa candidature. En face, les listes se constituent. Parmi elles, celle portée par La France Insoumise (LFI), avec, comme représentants, François Lépineux, ancien maire de Brax de 2014 et 2020, et Marion Dupouy.
Ce samedi 21 juin, LFI donnait rendez-vous aux Columérins, sur l’allée du Marcadou, à côté de la maison citoyenne En Jacca, pour une rencontre avec les habitants. Un évènement « compromis jusqu’au dernier moment par Karine Traval-Michel […] qui a tenté d’en interdire le déroulement« , dénoncent les candidats. Mais la mairie s’en défend.
« Un risque de troubles à l’ordre public » pointé
« Partageons nos idées, nos envies et nos besoins pour Colomiers », pouvait-on sur l’invitation partagée par cette liste de gauche. Au programme : ateliers participatifs, table citoyenne, présentation de l’association Vox Pop ! créée par La France Insoumise, ainsi que des animations pour les enfants et un goûter partagé. Plusieurs députés LFI du département devaient intervenir : François Piquemal et Hadrien Clouet.
Pour organiser ce rendez-vous, LFI explique avoir informé « les services de la mairie dès le 27 mai [pour une] demande d’occupation d’espace public. Après un premier courrier de refus du Directeur général des services au nom de Mme le Maire et plusieurs tentatives de contact de notre part, le second courrier du 18 juin a invoqué un ‘risque avéré de troubles à l’ordre public’ », explique-t-il.
C’était le jour de la fête e la musique, rappelle la mairie
Contactée par Actu Toulouse, la Ville souligne que « de nombreux événements étaient prévus sur le territoire ce jour-là, à l’occasion notamment de la Fête de la musique et du feu de la Saint-Jean ».
La collectivité « a fait le constat qu’elle ne serait pas en mesure de garantir la sécurité de l’événement, de ses organisateurs et de ses participants ». Les services et particulièrement la police municipale « étaient déjà mobilisés sur les différentes manifestations festives du week-end », poursuit-elle. Leur présence était « d’autant plus nécessaire au regard des fortes chaleurs qui étaient alors annoncées ».
Elle ajoute également que « l’espace demandé [pour la réunion de la LFI, NDLR] concernait une zone végétalisée n’ayant pas vocation à accueillir de telles manifestations ».
Un manque de précisions sur le service sécurité, selon la mairie
Les représentants LFI disent de leur côté avoir tenté de trouver un compromis à coups de relances téléphoniques et de courriels, sans succès. François Lépineux ayant notamment précisé qu’un service d’ordre était prévu.
Mais la mairie attendait plus de précisions. « Les demandeurs n’ont pas […] détaillé le nombre de personnes mobilisées, les moyens mis en œuvre et le plan de sécurisation envisagé », explique-t-elle.
« On a toujours un service d’ordre, surtout en présence de députés », se défend François Lépineux, joint par Actu Toulouse, « mais jamais la mairie ne nous a posés de question ».
La mairie a-t-elle proposé une solution ?
Les organisateurs soulignent aussi que la mairie n’a jamais offert de solution à LFI. « À aucun moment, on nous a proposé une salle », appuie François Lépineux. Ce que la Ville conteste. Elle aurait bien fait une proposition de salle, mais qui « a été refusée par les organisateurs », assure la collectivité.
LFI saisit la justice
Le 20 juin, LFI a fini par déposer « un référé liberté […] afin de demander à la Justice de prendre les mesures nécessaires pour préserver la liberté fondamentale de tout citoyen à se réunir dans l’espace public ».
Une audience s’est tenue dès le lendemain, au tribunal administratif de Toulouse. La mairie de Colomiers a été contrainte par la justice de prendre les dispositions nécessaires pour permettre la tenue de cette réunion.
Un « conflit ridicule » pour LFI
À l’issue de ce conflit jugé « ridicule » par LFI, le rendez-vous proposé a finalement pu se dérouler comme il avait été programmé au départ.
Le parti « dénonce avec la plus grande vigueur ces pratiques d’un autre âge, que nous qualifions de féodales en muselant toute alternative politique ».
De son côté, la mairie « tient à rappeler qu’elle est particulièrement attentive au respect du débat démocratique sur le territoire, ce pour quoi elle met régulièrement à disposition des organisations politiques en faisant la demande, et cela gratuitement, plusieurs salles municipales dont elle a la responsabilité ».

LFI mène campagne à Colomiers
En binôme, François Lépineux et Marion Dupouy se présentent en chef de file du parti LFI à Colomiers, en préparation d’une liste pour les prochaines élections municipales.« Marion Dupouy est enseignante, docteure en génétique des plantes et militante féministe proche des luttes antiracistes et LGBTQ+. François Lépineux est cadre aéronautique, ancien président du club de natation de Colomiers, ancien maire de Brax et ex-vice-président de la commission du développement durable de la Métropole, et toujours militant pour les droits humains », présente le parti.