Alors que Toulouse vient d’atteindre un nouveau record de chaleur en ce début du mois de juin, les préoccupations concernant le réchauffement climatique sont sur toutes les lèvres. Les habitants de la Ville rose suffoquent et la mairie s’efforce de dresser son plan d’action pour limiter les effets du dérèglement climatique. « En 2050, on aura ici à Toulouse le climat de la ville de Séville », annonçait Jean-Luc Moudenc lors du conseil municipal vendredi 20 juin 205.
À l’aide des données de la Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC), définie à partir du scénario tendanciel selon les scientifiques du GIEC, Le Figaro a dressé la liste des villes les plus touchées par le réchauffement climatique. En 2100, Toulouse fera partie des villes les plus chaudes de l’Hexagone.
Un climat semi-aride à Toulouse en 2100
En 2100, la France fera face à une augmentation moyenne des températures à + 4°C, selon les données de la TRACC. Un scénario qui prend en compte « les politiques mondiales en place pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et les engagements supplémentaires des États tels qu’exprimés dans leurs contributions nationales demandées par l’Accord de Paris ».
S’il peut encore changer en fonction du niveau de réchauffement mondial, il n’annonce déjà rien de bon. Toulouse fera donc partie des villes de l’Hexagone où les températures vont considérablement augmenter.
En 2100, la Ville rose devrait connaître le climat de Valence, à savoir un climat semi-aride ou subtropical avec des hivers doux et des étés chauds et secs.
Toulouse dans le Top 10 des villes les plus chaudes
Dans le classement des villes où le Mercure va considérablement grimper, Toulouse sera face à d’autres villes de la région Occitanie comme Montauban, Castres, Alès et Albi qui se classent respectivement en 9e, 4e, 3e et 2e positions.
La Ville rose se situe à la 7e position avec une augmentation moyenne annuelle de + 3,5°C d’ici 2100. La TRACC prévoit une hausse de 4,5°C en moyenne sur les températures estivales et plus de 18 jours à 35°C et plus.
La première place du classement revient également à Aix-en-Provence, où le Mercure pourrait connaître à + 4,8°C d’ici 2100 en été, avec plus de 28 jours à 35°C et plus.
Paysage d’une France à + 4°C
Les projections de la TRACC n’évoquent pas seulement la hausse des températures, mais l’ensemble des conséquences sur les extrêmes climatiques. Une France à + 4°C, cela signifie cinq fois plus de sécheresse par décennie, deux fois plus d’extrêmes pluvieux, 25 % de moins d’enneigement et 20 % de plus de cyclones tropicaux intenses.
En 2100, il se pourrait que l’enneigement soit limité à 10 jours dans les Pyrénées, que les nuits tropicales avec des températures supérieures à 20°C se multiplient (entre 40 et 90 nuits par an selon la zone géographique).
Dans la vallée de la Garonne, des vagues de chaleur d’un ou deux mois en été seraient également attendues.
Un plan pour contrer le réchauffement climatique
Pour limiter les effets du réchauffement climatique, la TRACC préconise une rénovation des bâtiments, des cours d’école désimperméabilisées et végétalisées, tout comme les rues avec des voiles d’ombrage.
Des mesures déjà actées et mises en place à Toulouse, notamment avec la multiplication des ombrières en été, l’aménagement des cours oasis et le plan 100 000 arbres plantés d’ici 2030.
La Ville pousse d’ailleurs plus loin et étend son plan d’action à l’horizon 2050 avec le plan « très ambitieux » de 670 000 arbres en plus. « Nous avons commandé une étude très structurante auprès de Météo France. Nous sommes d’ailleurs la première grande ville à nous doter d’une telle étude. Nous leur avons demandé ce que nous devions faire pour adapter notre ville d’ici 2050″, confiait Clément Riquet, élu en charge des espaces verts.
L’objectif : faire de Toulouse une ville « tellement végétale et perméable qu’au bout de la nuit, au petit matin, les températures seront identiques au centre-ville qu’à la campagne ».