Un Astra B612, un FrigoSobre ou encore une Grap’do… Ces noms ne vous disent peut-être rien aujourd’hui, mais ils pourraient bien faire partie de notre quotidien dans un futur proche. À Toulouse, une boutique éphémère installée dans un semi-remorque sur les allées Jules-Guesde propose aux passants de faire un bond dans le temps : faire ses courses comme en 2050. Bienvenue chez « Fiction 2050 », une initiative originale portée par l’association Instant Sciences.
Faire ses courses… mais en 2050 !
Dès les premières secondes dans ce « supermarché du futur », le dépaysement est total. Rayons remplis de pâtes à base d’insectes, de sucettes de mille-pattes, de grappes d’eau comestibles, objets connectés aux allures futuristes… Tout semble tout droit sorti d’un film de science-fiction.

Ici, pas de caisse traditionnelle : les visiteurs scannent des QR codes correspondant aux produits, sélectionnent entre 5 et 10 articles, valident leur panier sur leur smartphone… et paient directement en ligne. Une fois leur « ticket de caisse » en poche, ils remportent un voyage immersif dans l’un des quatre scénarios de futurs imaginés par l’ADEME (Agence de la transition écologique).
« Tout cela n’est bien sûr qu’une mise en scène, mais elle permet une vraie prise de conscience », explique Damien, médiateur scientifique sur le projet.
Dans quel futur vivrons-nous ?
L’objectif de la boutique Fiction 2050 ? Faire réfléchir à notre avenir commun à travers un plusieurs aspects. « Alimentaire, mobilité, logement, santé », cite Lucas, co-chef de projet.
« L’idée est de sensibiliser de manière ludique à des enjeux très sérieux. Après l’expérience, les visiteurs découvrent les quatre futurs imaginés par l’Ademe », précise-t-il. Ces quatre scénarios sont :
- La génération frugale : « là où on va réorienter notre mode de consommation » ;
- Les coopérations territoriales : « avec une logique de coopération entre la petite et moyenne échelle en France » ;
- Les technologies vertes : « axée sur le fait qu’on arriverait à décarbonater et inventer des nouvelles technologies qui émettraient moins de CO2 » ;
- Le pari réparateur : « c’est le plus risqué, celui de faire le pari qu’on arriverait à maintenir les mêmes modes de consommations d’aujourd’hui mais en trouvant des solutions pour compenser nos émissions d’effet de serre ».

Une idée à partir d’un constat
« L’idée de Fiction 2050 est partie du 6e rapport du Giec, qui dit que l’on fait face à une urgence climatique et que si l’on ne fait rien, ça va impacter notre quotidien. C’est un bloc de catastrophes qui peut nous arriver », soutient Lucas.
Alors l’association Instant Sciences, accompagnée du comité scientifique constitué de chercheurs qui évoluent dans divers domaines, a décidé de bouger les choses et de créer ces 45 objets atypiques voués à la sensibilisation. « Certains sont purement inventés à partir de recherches actuelles, d’autres existent déjà et sont transportés dans le futur », poursuit le médiateur scientifique.
Une tournée en Occitanie
Éphémère pour Toulouse peut-être, mais pas pour l’Occitanie. Un tour dans chaque département de la région attend Fiction 2050. « Nous allons partir en tournée, financée par la Région et passer dans chaque département jusqu’en 2027. On reviendra à Toulouse sans doute début janvier 2026 pour proposer de nouveaux produits », termine le co-chef de projet.
Rendez-vous jusqu’au samedi 28 juin à Toulouse, puis prochain rendez-vous le 6 août à Palavas-les-Flots dans l’Hérault pour une immersion dans le futur !