Dans les cartons depuis 20 ans, le projet de cité de la danse a été officiellement lancé par la mairie de Toulouse. Ce centre de développement chorégraphique national doit s’installer dans le quartier de la Reynerie. Un projet qui a toute sa place ici défend le maire de quartier Gaétan Cognard.
Gaétan Cognard, vous êtes maire du quartier de la Reynerie le Mirai, vous êtes aussi en charge de la politique de la ville au sein de l’équipe municipale et donc vous connaissez très bien le gros projet : celui de la Cité de la danse dont les travaux vont débuter à la fin de l’année. Un projet à 22 millions d’euros ?
La Cité de la danse, ce sont deux choses. C’est non seulement un pôle d’excellence pour la danse contemporaine, le CDCN (Centre de développement chorégraphique national Toulouse Occitanie – La Place de la Danse ) qui se situe à l’heure actuelle à Saint-Cyprien, va être complètement délocalisée du côté de la Reynerie. C’est le centre de développement chorégraphique national. Il y en a quinze en France, il a 30 ans. Et ce sera aussi un équipement de proximité pour favoriser la danse au sein du quartier aussi populaire du Mirail, tout simplement. C’est un peu une double entrée. Ça a été dit, la culture est bien un vecteur de développement du quartier.
Mais attention, il n’y aura pas de spectacle ici en tant que tel. On va répéter, des grands chorégraphes vont créer, mais on ne verra pas de spectacle dans cette salle ?
Il pourra y avoir des spectacles quand même. Dans cette salle, il y a un studio scène de 200 places. Il va y avoir quatre studios. Parce que l’objectif du CDCN, c’est à la fois un centre de formation pour les futures compagnies de danse. Mais oui, il y aura quand même aussi des spectacles. C’est bien l’enjeu du CDCN de diffuser aussi auprès de tous les publics, que ce soient les connaisseurs, les non connaisseurs ou les professionnels.
Est-ce que le risque, ce n’est pas que les artistes viennent ici s’enfermer, travailler, suer, danser, créer. Et puis qu’ils repartent le soir, dès que c’est fini, on ferme tout et ça devient un bâtiment un peu vide ?
Ça pourrait être le risque, mais on a fait en sorte que ce ne soit pas pourquoi, lors de la consultation. Que ce soit les CLAE ou que ce soit les écoles, que ce soit les associations du quartier, mais aussi avec les acteurs de la danse, les compagnies de danse, pour faire en sorte d’avoir un lieu ouvert. Et ce aussi dans le projet architectural : avec un grand le parvis, et des grandes baies vitrées pour voir les personnes danser. Le lien sera fait avec les écoles pour qu’elles puissent utilisées les studios.
Le quartier de la Reynerie souffre en ce moment. Est-ce que cette cité de la danse va vraiment aider ce quartier en difficulté ?
Mais la Reynerie souffre, en termes d’insécurité, il y a un marché illégal qu’on connaît. Il y a aussi du trafic de drogue. Mais la Reynerie ne fait pas que souffrir. C’est là aussi dans ces quartiers populaires où il y a des pépites qui se développent, où il y a une nouvelle base nautique qui attire du monde. Chaque année, le 14 juillet, le feu d’artifice se fait sur la Reynerie. Et demain il va y avoir une maison pluridisciplinaire qui va se monter. Et oui la culture fait partie des leviers, comme l’accès à la santé, comme l’accès aussi à l’écologie pour changer ce quartier.
Une auditrice de « ici Occitanie » nous dit : « Pourquoi un gros projet à 22 millions d’euros et pas plutôt de l’argent pour plein de petites associations qui maillent le territoire ? »
Eh bien, un projet tel que celui-ci, c’est 22 millions d’euros, c’est de l’investissement. C’est justement avoir un lieu pour favoriser demain le développement aussi d’associations au sein du quartier populaire, des structures, des compagnies qui n’avaient pas forcément l’habitude de venir dans le quartier et même du public dans ce quartier populaire pour favoriser cette culture. Je le redis, l’un n’exclut pas l’autre. Il y a des baisses budgétaires que l’on subit de la part de l’État. Donc il faut cela impacte le budget de fonctionnement global de la collectivité. Mais on peut faire les deux investir pour favoriser demain le développement d’associations.
Pour finir, vous avez évoqué les marchés sauvages en quelques mots. Les habitants nous l’ont dit. C’est leur préoccupation principale ? Vous leur dites quoi ?
On travaille et je suis le premier avec le maire Jean-Luc Moudenc, à interpeller régulièrement l’État. Parce que c’est aussi un sujet de l’État pour pouvoir se débarrasser de ce marché sauvage. Les habitants en ont ras le bol. J’en ai ras le bol, Nous en avons tous ras le bol parce qu’effectivement on engage des moyens sur le quartier. Et le premier sujet, c’est ce marché illégal. Et on a bon espoir avec ces changements dans le quartier, avec des nouveaux commerçants, une nouvelle Cité de la Danse, que l’Etat puisse régler définitivement ce sujet.
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