Prison avec sursis pour le chasseur qui a tué une ourse en Ariège, plus de 50.000 euros de préjudice écologique et moral

C’est le dernier ours des Pyrénées tué à cause de l’homme. La femelle Caramelles a succombé sous les balles d’un chasseur ariégeois en novembre 2021, en Ariège, à Seix dans le Couserans où 16 chasseurs avaient organisé une battue au sanglier. L’auteur des tirs, blessé, a toujours plaidé la légitime défense.

En présence d’un reporter de « ici Occitanie », le tribunal de Foix l’a condamné ce 6 mai 2025 à quatre mois de prison avec sursis, la confiscation de l’arme, le retrait du permis de chasse avec interdiction d’en demander délivrance pendant six mois, 550 euros d’amende pour contravention de chasse. Quinze autres chasseurs ont aussi écopé de diverses contraventions.

Plus de 50.000 euros de préjudice écologique et moral

Les 18 et 19 mars derniers, ils étaient jugés pour destruction d’une espèce protégée, pour l’un, et diverses infractions au droit de la chasse pour tous les autres. Ils ont presque tous été reconnus coupables de ces infractions et condamnés à des amendes et contraventions. La plupart devront payer des contraventions de quelques centaines d’euros. Certains se sont vus, comme l’auteur des tirs, retirer leur permis de chasse provisoirement.

En revanche, solidairement, ils devront régler plusieurs milliers d’euros de préjudice écologique et moral à des associations : 15.000 euros à Pays de l’Ours-Adet, 10.000 euros à Férus, 2.500 euros à One-Voice, 6.000 euros à l’Office national des forêts (ONF), 10.000 euros à la société d’étude et de protection de la nature (SNPN), 10.000 euros à la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et 770 euros à Nature en Occitanie. Seule la requête de l’association Sea Sheperd a été rejetée. Ils ont dix jours pour faire appel.

Une centaine d’ours dans les Pyrénées

Les faits avaient eu lieu dans la réserve naturelle du Mont-Valier, dans les Pyrénées Ariégeoises. L’ours est une espèce en voie d’extinction dans le massif pyrénéen, malgré un programme de restauration de la population lancé dans les années 1990 et les premiers lâchers en 1996. Près de 100 individus, sans compter les oursons nés cette année, ont été récemment dénombrés dans le massif, côté français comme espagnol, la majorité se trouvant en Ariège.