Une avocate parisienne, qui représente une partie civile au procès de Cédric Jubillar qui doit s’ouvrir le 22 septembre 2025 devant la cour d’assises du Tarn, demande de nouvelles fouilles au nord de Cagnac-les-Mines. L’avocat d’une autre partie civile, Philippe Pressecq, s’y oppose.
L’avocate d’une partie civile dans l’affaire de la disparition de Delphine Jubillar a déposé une demande d’acte auprès de la présidente de la cour d’assises du Tarn, révèle un article du Parisien publié ce lundi 12 mai. Maître Pauline Rongier – contactée par « ici Occitanie » mais qui n’a pas encore donné suite à notre sollicitation – souhaite qu’une opération de fouille soit menée à une trentaine de kilomètres au nord de Cagnac-les-Mines (Tarn), sur la commune de Mirandol-Bourgnounac. Un lieu où le téléphone utilisé par Cédric Jubillar au moment de la disparition de sa femme a été localisé.
Or cette piste a déjà été exploitée par les enquêteurs en 2021 et a fait l’objet de vérifications de la part des gendarmes, avec des pièces versées au dossier d’instruction. Me Rongier demande toutefois à la présidente de la cour d’assises du Tarn qu’elle mandate un nouvel expert afin d’avoir un avis nouveau sur l’exploitation des données GPS. L’avocate pénaliste parisienne souhaite aussi qu’un transport sur les lieux soit organisé afin de mener une opération de fouille dans le secteur. Le procès de Cédric Jubillar doit s’ouvrir le 22 septembre 2025 devant la cour d’assises du Tarn.
« Une demande contreproductive et irrecevable »
Maître Philippe Pressecq, avocat d’une autre partie civile, en l’occurrence la cousine de Delphine Jubillar, a reçu une copie de cette demande d’acte de sa consœur, avocate qu’il ne connait pas. Elle représente une amie de Delphine Jubillar qui a participé activement aux opérations de recherches menées ces dernières années par des volontaires pour tenter de retrouver l’infirmière d’Albi. Contacté par « ici Occitanie », il se dit « très étonné » par cette demande qu’il juge « extrêmement contreproductive » pour les parties civiles et pour la vérité et la sérénité du dossier.
« Ce genre de demande d’acte qui survient après la clôture de l’instruction est réservé habituellement au fait nouveau, s’il se passe quelque-chose d’important qui nécessite de nouvelles investigations, or ce n’est absolument pas le cas. » Me Pressecq rappelle que les coordonnées GPS ont été exploitées dans le cadre de l’instruction, une commission rogatoire a été ordonnée pour visiter les lieux correspondant aux coordonnées. « Tout cela a été discuté, débattu de manière contradictoire lors de l’instruction, aucune demande n’a été faite par personne à ce sujet, il aurait fallu faire une demande à ce moment-là, je considère cette nouvelle demande comme juridiquement irrecevable. »
« Je demande à la présidente de la cour d’assises de s’opposer à cette demande d’acte »
« Cela fait quatre ans qu’on reproche à la défense de multiplier les incidents pour faire durer les choses et aujourd’hui une partie civile s’amuse à ce jeu, au risque de provoquer un renvoi du dossier. Car si cette demande est acceptée, les investigations ne seront jamais terminées en septembre prochain. Je demande à la présidente de la cour d’assises de s’opposer à cette demande d’acte qui me semble moralement inadéquate« . Concernant le lieu où les fouilles sont demandées par Me Rongier, Philippe Pressecq explique que « les gendarmes se sont rendus sur ces lieux. Un chemin non carrossable, il y avait un peu d’eau, un ruisseau, rien n’a été constaté. »
Le risque, selon maître Philippe Pressecq c’est de « devoir encore patienter avant un procès sur la base d’une demande juridiquement infondée et farfelue. » Les parties civiles attendent pourtant le procès devant la cour d’assises et une condamnation de Cédric Jubillar.
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555