Les travaux de l’autoroute A69 entre Verfeil (Haute-Garonne) et Castres (Tarn) vont reprendre mi-juin sous haute surveillance, comme l’était déjà le chantier avant son arrêt. Le ministre des Transports confirme ce vendredi que l’État enverra des forces de police à la reprise du chantier.
Le chantier de la très contestée autoroute A69 entre Toulouse et Castres va reprendre mi-juin, après la décision de la cour administrative d’appel de Toulouse. Les engins ont été évacués, les ouvriers disséminés sur d’autres chantiers en France depuis l’arrêt des travaux, le 27 février. Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, confirme ce vendredi 30 mai sur le plateau des « Quatre vérités », sur France 2, que des forces de police seront mobilisées pour sécuriser les travaux. Ces deux dernières années, le chantier était effectivement sous haute surveillance, avec régulièrement une présence policière.
Des violences répétées et réciproques depuis deux ans
« Il y aura probablement des forces de police pour intervenir le cas échéant« , déclare le ministre qui rappelle que « même pendant les précédents travaux, il y avait des forces de police. » La faute selon lui aux nuisances des opposants : « Le millier d’ouvriers remerciés du jour au lendemain ont été dérangés tout au long du chantier. Et le terme est faible« .
Les violences entre les deux camps sont devenues régulières, avec d’un côté les opposants qui se plaignaient d’être maltraités par les forces de l’ordre, et de l’autre le concessionnaire dont les ouvriers sont régulièrement pris à partie verbalement voire physiquement, et dont des engins ont été incendiés. Les affrontements entre militants et gendarmes ne sont pas rares.
« Il faut sécuriser ce chantier et éviter des ZAD comme à Notre-Dame-des-Landes« . D’autant plus, qu’à cause de ça, le chantier coûte cher aux contribuables d’après le ministre : « 200.000 euros par jour pour sécuriser le chantier et éviter qu’il ne devienne une ZAD« . Philippe Tabarot rappelle qu’avant la décision du 27 février, il y avait eu 14 décisions judiciaires ou administratives favorables aux pro-A69. « Même des personnes qui n’étaient pas favorables au départ demandent que le chantier soit terminé, ils demandent les compensations environnementales et que la RN126, trop dangereuse, soit moins fréquentée« , conclut le ministre.
Calendrier judiciaire et législatif encore long
Les protagonistes de l’A69 attendent d’ici la fin de l’année une autre décision de la cour administrative d’appel, celle-ci sur le fond de l’affaire, la question de l’autorisation environnementale et du bien-fondé du projet. La décision du 28 mai concernait seulement le sursis à exécution de la décision. Les opposants estiment que les travaux ne vont reprendre que temporairement avant une prochaine suspension.
À partir du lundi 2 juin, par ailleurs, la proposition de loi qui valide rétroactivement les arrêtés cassés par le tribunal, et de fait légalise définitivement les travaux, doit être examinée en première lecture à l’Assemblée nationale. Elle a été votée par le Sénat le 15 mai dernier.
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