Des dizaines de familles roumaines installées depuis plusieurs années sur un terrain vague, en accord avec la mairie de Toulouse, pourraient être délogées. La municipalité qui louait la parcelle derrière le centre commercial Purpan a rompu le bail. Le juge doit rendre sa décision ce mardi 3 juin.
L’inquiétude est grande dans le camp de la Flambère, près du centre commercial Purpan, à l’ouest de Toulouse. Le tribunal judicaire doit décider ce mardi 3 juin d’expulser ou non les 130 familles installées depuis des années ce terrain vague. Depuis 2010, la mairie louait la parcelle et les avaient autorisé à s’y installer. Mais face à trop d’insalubrité et des nuisances la mairie a décidé de rompre le bail l’an dernier et de rendre l’occupation illicite.
« On ne ferait que déplacer le problème »
Dans le camp, pas d’accès à l’eau potable, les familles doivent acheter des bouteilles. Mais les caravanes recouvertes de tôles et de draps c’est toujours mieux que rien regrette Brenda, maman de quatre enfants : « si on ne peut pas rester ici, on va aller dans la rue. Les enfants me demandent ce qu’on va faire, si on va partir« . Beaucoup ne se font pas d’illusions et savent que la situation est précaire. Nicolaï, sur place depuis 20 ans, a déjà réfléchi à des solutions si l’expulsion est prononcée. « Je vais devoir dormir dans la voiture avec mon fils et ma femme, il n’y a pas le choix. J’irai dans un parking même si ce n’est pas du tout confortable.«
Certaines familles assurent que la mairie ne leur a jamais proposé d’hébergement d’urgence alors que les hommes travaillent, le plus souvent en restauration ou dans des sociétés de nettoyage. De son côté la municipalité réfute et assure avoir régulièrement avancé des solutions. « On sait que la situation n’est pas simple, l’idée n’est pas de faire de l’angélisme, mais il faut mettre les moyens pour accompagner toutes les familles« , explique Nathanaël Vignaud, coordinateur de l’association Rencont’roms nous, qui suit les gens du camp de la Flambère. Il craint qu’aucune solution ne soit proposée après l’expulsion, ce qui reviendrait à « créer un nouveau bidonville et à déplacer le problème« . Même si le juge prononce une expulsion, les roms ne seront pas délogés dans l’immédiat, la procédure prendra plusieurs mois
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555