Après un an de test, le groupe La Poste a décidé de prolonger l’expérimentation des bureaux itinérants, qui s’installent dans les villages avec une offre de base, postale et bancaire. Le dispositif avait été lancé en avril 2024 dans le Gers, l’Orne, le Jura, la Haute-Marne et la Creuse.
C’est une information ICI Occitanie : La Poste va prolonger le test de ses bureaux de postes itinérants dans le Gers, mais aussi dans quatre autres départements (Orne, Jura, Haute-Marne et Creuse) où ils sont déployés depuis avril 2024.
Dans le Gers, ce camion jaune fait le tour de neuf villages du département, à un rythme d’un village par demi-journées. La tournée est la même, chaque semaine. Par exemple, le mercredi après-midi, le véhicule s’installe sur la place de la mairie à Pessan, près d’Auch.
Il n’y a pas le klaxon du boulanger, pas le timbre d’une sonnette, mais ce bureau de poste roulant, on ne peut pas le rater quand il arrive s’amuse la postière Marie-Hellen Thiebaut : « la couleur du camion fait déjà qu’on me repère de loin !« , dit-elle en riant.
Un camion jaune évidemment, avec son logo bleu, qu’elle conduit depuis un an sur les routes du Gers, en s’arrêtant à Pessoulens, Saint-Sauvy, Pessan, Brouilh-Monbert, Saint-Jean-le-Comtal, Gimbrede, Castera-Lectourois et Roquelaure.
A chaque demi-journée, quel que soit le village, il y a une dizaine de clients bien heureux de retrouver une offre de base pour envoyer lettres, colis, recommandés, etc. Mais aussi retirer de l’argent pour les clients de la Banque postale, ou faire des virements. Ce bureau de poste fait aussi le lien si besoin avec France Services, qui regroupe plusieurs services publics.
« On se sent considérés »
Une présence dans le village que Sébastien apprécie. Cet agriculteur bio installé à Pessan vient de s’arrêter pour donner une lettre à la postière : « Je n’ai pas besoin d’aller à sept kilomètres pour poster mon courrier, alors que souvent j’ai des échantillons de céréales à envoyer. Je viens directement sur la place du village !«
Et l’agriculteur ajoute : « On se sent considérés, parce qu’on a souvent tendance en zone rurale à se sentir oubliés. La Poste aujourd’hui, peut-être demain un médecin, un kiné ? Ca serait super aussi.«
Et pour faire tourner la boutique, Marie-Hellen peut compter sur le concours des habitants, qui ont vite pris le pli : « j’ai des personnes qui veulent être sûres que le bureau va rester dans le village. Alors pour qu’il y ait une clientèle suffisante, elles font le tour des maisons pour récupérer le courrier à poster ou la liste des produits à commander« . A Pessan, la mairie a aussi adapté ses horaires, pour coller avec la présence de la Poste.
Une expérimentation prolongée sans date butoir
Dans le Gers, La Poste ciblait 3.000 personnes, et en un an il y a eu 1.500 opérations. Pour le groupe postal c’est un bilan satisfaisant, à hauteur des attentes. On ne parle pas encore de pérennisation, ni de déploiement dans toute la France, mais le test est donc prolongé explique Eric France, délégué territorial pour le Gers et les Hautes-Pyrénées : « au départ, on était partis sur un test d’un an. Forts de ces résultats encourageants, l’expérimentation est prolongée sans date butoir« .
Le dispositif pour les cinq départements coûte 1 million d’euros, financé à moitié par le groupe La Poste, l’autre moitié par la Banque des Territoires. « La rentabilité n’est pas le sujet, nous sommes dans une mission d’intérêt général. Effectivement, le coût est important mais n’entre pas en ligne de compte pour décider d’arrêter ou de continuer. Ce qui compte pour nous, ce sont les services de proximité, de qualité, dans des territoires où il n’y a pas de présence postale » précise Eric France. Sur les cinq départements concernés par le test depuis un an, le Gers est celui qui compte le plus d’activité.
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