Le parking-relais de Jolimont va fermer cet été, tandis que celui de Ramonville va retrouver une partie des places occupées par le chantier de la ligne C. Les P+R de Borderouge et Gramont vont être agrandis. À Toulouse, l’objectif est de laisser les voitures en périphérie de la ville.
Extension du stationnement résident (bientôt Fontaine-Lestang et Croix-de-Pierre cet automne), réduction des places de stationnement en ville, suppression du parking Tisséo de Jolimont, extension des parkings-relais en périphérie : depuis quelques années, la politique de Toulouse Métropole est assez claire à l’égard des automobilistes. Les voitures doivent rentrer le moins possible dans la ville. Maxime Boyer, adjoint au maire chargé de la circulation, du stationnement et de la voirie, est l’invité d’ICI matin ce 16 juin.
ICI Occitanie : Est-il encore pertinent d’avoir une voiture en ville, vous en avez une, vous ?
Maxime Boyer : » La voiture a toujours sa place à Toulouse, en particulier au centre de Toulouse. Personnellement, je me déplace en vélo, mais ma proximité avec mon lieu de travail me le permet. On a un défi à relever : Toulouse et sa métropole connaissent une croissance démographique qui va de pair avec la croissance des mobilités. Si on mensualise les choses, nous avons 700 véhicules de plus en circulation dans la grande agglomération toulousaine par mois. Vous imaginez donc bien qu’il est compliqué pour nous de créer 700 places de stationnement supplémentaires tous les mois, 7.000 à l’échelle d’une année sur l’agglomération toulousaine. Alors, on essaie de réguler la place de la voiture, faire en sorte que les places existantes puissent être utilisées autant que possible avec de la rotation. Réduire la congestion du stationnement, c’est aussi dans l’air du temps et ça va de pair avec notre volonté de décongestionner la ville.
Le parking relais Jolimont va fermer en août alors qu’on vient d’inaugurer la cité administrative. Le quartier de Jolimont va donc être moins accessible aux voitures. Jolimont c’est déjà le centre-ville désormais à Toulouse ?
Je précise qu’en effet, le parking-relais Jolimont va être supprimé, pour les usagers du métro. Sauf que parallèlement, juste en face, nous avons le parking triangle qui est face au CEAT, à peu près 200 places de stationnement. Il va être régulé avec un système de réglementation de « moyenne durée », qui permet de rester 4 heures sur son stationnement (50 centimes d’euro l’heure). Cela permet ainsi la rotation un parking qui était totalement congestionné. Ça permettra à celles et ceux qui veulent aller au CEAT en voiture de pouvoir avoir des places de stationnement juste devant la cité administrative, Et il y aura toujours la possibilité évidemment d’y aller en métro puisque la ligne A est à proximité immédiate de la future cité administrative.
Sur le terrain , les usagers nous parlent beaucoup de saturation des parkings-relais, celui de Gramont, celui des Argoulets. Que proposez-vous ?
On agrandit les parkings-relais. C’est la compétence de Tisséo, pas de la mairie. Mais Tisséo s’est engagé à agrandir un certain nombre de parkings-relais et puis d’en créer notamment avec l’arrivée de la troisième ligne métro : à Colomiers (500 places), l’agrandissement à la Vache (500 places), à Borderouge (1.500 places), une création aux Sept-Deniers (100 places), la rénovation de Basso-Cambo, etc. Nous avons pour projet d’en créer de nouveaus et d’agrandir certains existants.
Cela prendra du temps, à Borderouge par exemple nous devons finaliser une acquisition foncière sur une maison qui est squattée. Donc, on attend les procédures judiciaires soient terminées, on récupère notre foncier, on agrandit le parking. On table sur un calendrier dans les deux ans à venir.
Faut-il trier les usagers pour en donner l’accès à des usagers prioritaires ?
Non, parce la priorité s’adresse à celles et ceux qui viennent utiliser le métro. Mais concernant le parking de Borderouge, il y a la possibilité dorénavant, pour ces parkings-relais, la nuit en particulier, quand les usagers du métro ne viennent pas utiliser ce parking, d’avoir un abonnement de 18h à 8h du matin pour 40 euros de stationnement. On essaie aussi d’optimiser cet espace précieux, en permettant aux usagers du métro d’être privilégiés, mais aussi aux résidents avoisinants de pouvoir quand même utiliser ces parkings qui sont souvent vides la nuit.
La ville mène une politique très active en matière de stationnement résident, stationnement payant ou sur abonnement, dans des quartiers de plus en plus éloignés du Capitole. Récemment, Port-Saint-Sauveur et les Amidonniers. Y en aura t-il de nouveaux ?
Oui, alors, nous avons à Toulouse près 100.000 places de stationnement en surface. Et aujourd’hui, 20% soit 20.000 places sont réglementées via le stationnement résident avec différents dispositifs réglementaires. On aura a priori possiblement deux quartiers du côté de Croix-de-Pierre qui pourraient être en effet réglementés. C’est une volonté du comité de quartier.
Quels sont les retours que vous en avez ?
J’ai été maire de quartier des Minimes sous le précédent mandat et j’ai vécu l’installation du plan local de stationnement aux Minimes, en particulier sur le faubourg, l’axe des Minimes. Je me souviens de cette époque où nous avions une grande chocolaterie qui s’appelait Saunal. C’était Madame Saunal en particulier, actrice commerçante de cette avenue, qui demandait l’installation de ce faubourg commerçant. Pourquoi ? Parce que les commerces avaient besoin de rotation, il y avait trop, de stationnement en double-file, trop de véhicules garés sur le trottoir ou la piste cyclable. C’est grâce à ce stationnement résident qu’on peut désormais trouver des places ».
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555