Une feuille de route sur la bifurcation écologique 2025-2030 a été signée en session du Conseil départemental de la Haute-Garonne ce mercredi 25 juin. Portée et vantée par le président du département Sébastien Vincini comme une nécessité vitale, tout en dénoncant le coût de l’inaction.
« La bifurcation écologique n’est pas un adieu au monde d’hier. C’est la naissance du monde de demain. Bifurquer, c’est n’est pas renoncer. C’est aimer assez la vie pour vouloir la transmettre, sans trahir les générations futures. « Des mots qui semblent lyrique peut-être mais que le président du département de la Haute-Garonne a tenu a mettre en exergue ce mercredi 25 juin. Il a présenté une feuille de route sur la bifurcation écologique 2025-2030 qui a été signée en session du Conseil départemental de la Haute-Garonne. Sébastien Vincini veut avoir une posture proactive face à un gouvernement du XXème siècle. « On fonce dans le mur du changement climatique, dénonce-t-il. Le gouvernement ne comprend pas le monde dans lequel on vit, ne considère pas les générations futures et ne prend aucune décision. »
La bifurcation écologique est devenue une nécessité vitale, martèle le président. Le diagnostic des vulnérabilités au changement climatique des territoires haut-garonnais, réalisé avec les scientifiques du Cerema le prouve. Et le président d’égrener quelques chiffres de la Haute-Garonne en 2050.
En 2050 :+ 2,5°C / + 2,8°C sur les reliefs pyrénéensEn 2100 :+ 4°C / + 6°C sur les reliefs pyrénéens
Jusqu’à – 60 % de débit l’été dans la GaronneDébits moyen à – 15 %Étiages + sévères et + longsGaronne en été : Augmentation de la fréquence de dépassement des 25 °C
8 % du bâti exposé au risque d’inondations40 à 70 % des logements exposés à l’inconfort d’été54 % du bâti exposé au risque fort de retrait-gonflement d’argile
- Nombre de jours de sols secs par an
De + de 10 à + de 20 jours dans le sud du département
Perte de 2 mois d’enneigement en hiverRemontée du manteau neigeux de plus de 300 mètres
Conseil scientifique départemental permanent
Pour cette raison, un Conseil scientifique départemental permanent, pluridisciplinaire et indépendant va être mise en place. Sa mission : passer les actions du Département au crible de la bifurcation écologique, qui devra être lancée au second semestre 2025. L’objectif premier est de réduire les impacts sur l’environnement et atténuer les effets du changement climatique. Mais le but est aussi de garantir la justice sociale et climatique, insiste le président. La collectivité vise notamment une réduction de 26 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 avec 60 projets détaillés.
Parmi les axes sur lesquels Sébastien Vincini a insisté, les routes. Concrètement, le département peut faire changer les choses sur la gestion des voiries. Expérimentées depuis plusieurs années, « les routes bas carbone » devraient se généraliser. Le département utilise un enrobé avec du gravier recyclé et des liants végétaux. Cette innovation a permis de diviser par deux l’empreinte carbone sur un secteur historiquement très polluant. Une expérimentation à 8 millions d’euros.
Autre axe de travail : les bâtiments avec 128 millions d’euros fléchés pour la rénovation des habitations avec le plan « ECO renov 31 », une manière visiblement de palier les tergiversations de l’Etat autour de « MaPrimeRenov ». La gestion des collèges est aussi un fer de lance de cette bifurcation écologique. « Plus aucune nouvelle construction ne doit utiliser d’anciennes techniques », indique le président, sur l’exemple de l’établissement Paléficat, ouvert en septembre dernier, collège à l’architecture bioclimatique.
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555