Il y a deux ans, Ugo Seunes vivait l’enfer avec Blagnac, relégué administrativement de Nationale en Fédérale 1. Parti à Aurillac dans la foulée, l’ancien Caouec s’attaque désormais au Top 14, sous les couleurs du Racing 92.
C’est ce qui s’appelle faire le grand écart. Deux ans après la relégation de Blagnac en Fédérale 1, Ugo Seunes, ex-demi d’ouverture des Caouecs, s’apprête à découvrir le Top 14. Une arrivée dans l’élite un an seulement après avoir découvert la Pro D2 avec Aurillac. Une ascension express, que le jeune joueur de 24 ans appréhende avec réalisme et décontraction. « Si quelqu’un m’avait dit il y a deux ans que je jouerais en Top 14, je l’aurais traité de fou » rigole d’ailleurs l’Agenais d’origine. Retour sur un parcours atypique.
« Tout change, comparé à Aurillac »
Au Racing 92, Ugo Seunes va complètement changer de dimension. Au propre comme au figuré, dans la démesurée Paris La Défense Arena, plus grand salle de spectacle d’Europe. À des années lumières des 4.000 places du Stade Ernest-Argelès de Blagnac, ou des 9.000 de Jean-Alric à Aurillac. « Au-delà des infrastructures, c’est évident que tout change, comparé à Aurillac » décrit Ugo Seunes. « Il suffit de regarder les budgets… Aurillac c’est un club avec beaucoup de valeurs, qui lutte avec ses moyens et qui parvient chaque année à se maintenir valeureusement ; le Racing, c’est un autre monde.«
Auteur de 24 matches (pour 24 titularisations), le demi d’ouverture ou arrière polyvalent découvre son nouvel environnement. Ses coéquipiers d’abord, « Franchement, c’est un super groupe. On a fait un petit séjour de deux ou trois jours entre joueurs, proche de Paris, c’était super. J’étais très surpris, très agréablement surpris de ce groupe, avec beaucoup de joueurs qui sont là depuis longtemps ou des joueurs qui ont une longue carrière derrière eux, qui sont des grands joueurs. Et c’était très simple et naturel. » Pour la Paris La Défense Arena, enceinte fermée avec un écran de 2.600 m² derrière l’en-but, il faudra attendre un peu. « Je pense que je la découvrirai lors des premiers matches, je n’y suis pas encore allé. Mais l’an dernier, à Chambéry lors de l’access-match, il y avait un mur derrière les poteaux, ça peut s’apparenter à l’écran géant, et ça ne m’avait pas trop dérangé » l’ex Caouec.
Rester soi-même
Ce nouveau défi, Ugo Seunes l’aborde comme les précédents: sans se mettre de pression. Et ce, même si on parle de prendre la succession d’Owen Farrell, 112 sélections avec l’Angleterre. « C’est comme quand je suis arrivé à Aurillac : je suis arrivé sur la pointe des pieds. On ne m’a rien promis, ce qui est normal, ce sera le meilleur qui jouera. Peut-être que j’aurais le niveau, peut-être pas, mais je vais tout donner pour jouer » élude le néo-racingman. « Quand je suis arrivé, tout le monde s’inquiétait parce qu’Antoine Aucagne était parti à Perpignan. Ce n’est pas un sujet qui me trottait dans la tête, et ça ne sera pas le cas non plus au Racing, que ce soit pour remplacer Farrell, Pierre, Paul ou Jacques.«
Surtout, Ugo Seunes ne veut rien changer de qui il est. « Je ne me suis jamais trop mis la pression. Ce n’est pas maintenant qu’il faut se la mettre. Il faut juste travailler, essayer d’être le meilleur possible sur le terrain. Il va falloir un peu s’adapter. Je ne dirais pas que je suis détendu, parce que je veux être impliqué, je veux bien faire, mais je ne me prends pas la tête non plus. » Le racing débute sa saison par un déplacement, le 6 septembre, à Lyon, avant de recevoir l’UBB, le dimanche 14 septembre, à 21h.
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