Avec l’arrivée du printemps et les beaux jours, les premières morilles font leur apparition dans les forêts d’Occitanie. Ce champignon est difficile à trouver, d’autant qu’il est très sensible aux conditions climatiques. Et ces dernières années, les spécialistes ont constaté une baisse du nombre de ces champignons.
La saison des morilles a commencé depuis quelques jours en Occitanie. Une saison qui varie en fonction des régions et des conditions climatiques, mais qui s’étend en général de mars à juin. Les premières morilles font leur apparition dès que les températures commencent à se stabiliser autour des 10 à 15 °C. On peut donc voir émerger les premières morilles en plaine et sur le pourtour méditerranéen dès la mi-mars alors qu’elles apparaissent dans les zones de montagnes plutôt en avril voir en mai.
Mais depuis quelques années, ce champignon se fait de plus en plus rare dans notre région. Un phénomène préoccupant que l’on peut attribuer à plusieurs facteurs environnementaux et climatiques.
L’impact du changement climatique qui s’est fortement accentué ces cinq dernières années dans notre région contribue à cette raréfaction. Le réchauffement global, avec des hivers moins rigoureux et des printemps plus secs, perturbe le développement des morilles qui nécessitent une alternance précise de températures fraîches et humides. Or, la hausse des températures et le manque d’humidité, en particulier dans le sud-est de l’Occitanie, entraînent une disparition progressive des morilles, mais également de nombreuses autres espèces de champignon, comme le précisait en 2023 le mycologue Marc-André Selosse, biologiste et professeur au Muséum d’Histoire Naturelle à nos confrères de France 3 Rhône-Alpes : « au Sud, il commence à y avoir des champignons qui souffrent et qui sont moins abondants » face à la chaleur et au réchauffement climatique.
Les morilles dépendent d’un écosystème spécifique, elles apprécient les sols calcaires et poussent souvent au pied des frênes. Or, la raréfaction de cet arbre, victime lui aussi du réchauffement climatique, de maladie et de la déforestation, impacte directement l’habitat de ce champignon.
La mortalité des arbres a doublé en 10 ans 🍂
La surface forestière continue d’augmenter (elle représente aujourd’hui 17,5 millions d’hectares, soit 32 % du territoire), mais la croissance du volume total des arbres ralentit.
C’est le résultat du dérèglement climatique, la… pic.twitter.com/rzUsg1ZmOu— IGN France (@IGNFrance) October 10, 2024
Bien que la cueillette elle-même n’affecte pas directement la reproduction des morilles, le piétinement des sols par les cueilleurs, les randonneurs et autres amateurs de nature, fragilise également l’écosystème de ces champignons.
Si la morille n’est pas encore classée comme espèce en danger immédiat, elle pourrait figurer parmi les espèces vulnérables plus rapidement que prévu sans une conservation active de ses habitats.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse