La filière aéronautique et spatiale française repasse dans le vert. En 2024, elle a dépassé son niveau d’avant la crise sanitaire. La bonne nouvelle a été mardi 6 mai par le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales, le Gifas. Mais cette embellie ne profite pas forcément aux salariés.
2024 est l’année du rebond pour l’aéronautique et le spatial français. Après des années difficiles liées à la crise sanitaire, le secteur connaît un chiffre d’affaires record. Une embellie qui ne profite pas à tout le monde.
C’est du jamais vu depuis plus de 5 ans. Le secteur aéronautique et spatial a le sourire. Les chiffres de 2024 annoncés par le Gifas, le groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales affiche un bénéfice de près de 78 milliards d’euros, soit une hausse de 10 % par rapport à 2023.
The Republic of Iraq’s Minister of Defense has officially taken delivery of the first two #H225M CARACAL 🚁.These helicopters will soon be operated by the Iraqi Army Aviation for a wide range of missions, including tactical troop transport and Special operations, among others. pic.twitter.com/HI6owa9yKO
— Airbus Helicopters (@AirbusHeli) April 30, 2025
Selon le Gifas, 82 % de ce chiffre d’affaires a été réalisé grâce aux exportations : « Cette orientation à l’international expose également l’industrie aux incertitudes géopolitiques et aux tensions commerciales : droits de douane, transfert de technologies », a estimé Guillaume Faury, patron d’Airbus et président du Gifas.
Cette bonne santé retrouvée rassure les actionnaires mais pas forcément les syndicats des entreprises de l’aéronautique et du spatial : « C’est effectivement une bonne nouvelle pour les actionnaires qui doublent leurs dividendes », reconnaît Sébastien Rostan, délégué syndical central CGT chez Airbus Defence and Space.
Les syndicats d’Airbus regrettent que cette embellie financière ne profite pas aux salariés du groupe. • © LIONEL BONAVENTURE / AFP
« Mais pour ce qui est des salariés, le compte n’y est pas », poursuit-il. « La rémunération moyenne des employés n’a pas augmenté par rapport à ce qui existait en 2018-2019. Ce qui veut dire, avec la phase des 15 % d’inflation, une grosse perte de pouvoir d’achat pour les salariés. En 2025, on vit aussi des séries de mini-plans sociaux chez Airbus, ce qui est quand même assez paradoxal face aux enjeux. »
La filière a recruté 29 000 personnes en 2024, soit une création nette de 12 000 emplois pour un effectif total de 222 000 salariés : « Le problème, c’est que les recrutements se font très massivement sur des emplois précaires, en particulier l’intérim dans la production », regrette Sébastien Rostan. « Pour ce qui est de l’ingénierie, on a même carrément un gel des embauches, ou un quasi-gel des embauches à Airbus. »
🔴 #BREAKING | IAG has placed a major order for 71 long-haul aircraft, including 44 jets for British Airways—32 Boeing 787-10s, 6 Boeing 777-9s, and 6 Airbus A350-1000s—6 A350-900s for Iberia, and 21 A330-900neos for Iberia or Aer Lingus. #Airways #News pic.twitter.com/AchDkW8ixs
— Airways Magazine (@airwaysmagazine) May 9, 2025
Avec des carnets de commandes au plus haut, la filière aéronautique et spatiale française espère conserver sa dynamique actuelle. A la fin du mois de mars 2025, Airbus affichait un carnet de commandes de 8.726 avions commerciaux, équivalant à dix années de production au rythme actuel. Et une nouvelle est tombée ce vendredi 9 mai. Le groupe IAG, propriétaire de British Airways et Iberia, annonce un renforcement de sa flotte de 71 avions, répartis entre Boeing et Airbus. Le consortium européen décroche une commande 12 Airbus A350, et 21 Airbus A330-900neo supplémentaires.
Le groupe a maintenu ce 7 mai ses prévisions pour 2025 en dépit de l’incertitude sur les droits de douane de Trump qu’il espère voir annulés ou compensés par les contre-mesures européennes.
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