« l’enjeu, c’est de détecter les malades au plus tôt », le chikungunya frappe l’Outre-mer, l’alerte lancée dans l’Hexagone

Attention, les moustiques tigres sont de retour et avec eux le risque de Chikungunya. Alors que l’épidémie fait des ravages sur l’île de la Réunion ces dernières semaines, l’agence régionale de santé d’Occitanie lance son programme annuel de surveillance renforcée. Car ce virus, peut être très invalidant.

L’épidémie de Chikungunya a déjà tué 12 personnes sur l’île de la Réunion ces dernières semaines. Un risque que l’agence régionale de santé prend très au sérieux en Occitanie. Elle vient de lancer son programme de surveillance renforcée.

C’est la bête noire de nos journées d’été, l’amie des jardins et des cimetières, le moustique-tigre fait son retour en Occitanie. Dans les locaux de l’agence régionale de santé, les infirmières enchaînent les appels depuis ce 1er mai.

Laure Fageot est infirmière à la veille sanitaire de l’agence régionale de santé et son quotidien est de recontacter les malades : « Bonjour, je cherche à joindre les parents de Victor par rapport à des résultats de prise de son qu’il a effectué récemment », est-ce que vous pouvez me rappeler sur ce numéro s’il vous plaît ? »

Depuis ce samedi 10 mai, huit cas de Chikungunya et deux cas de Dengue ont été déclarés à l’ARS dans la région. Pour l’heure, tous sont importés. Les malades ont été contaminés aux Antilles ou à la Réunion, où l’épidémie de Chikungunya fait rage.

« Si on regarde le seul mois d’avril, donc on a 64 signalements de Chikungunya par des professionnels de santé et 45 signalements de Dengue », note Aline Cot, responsable de la cellule de veille en Occitanie. « Ça reste très élevé, surtout, c’est en augmentation depuis les quatre dernières semaines ».

Et la hausse des températures nocturnes n’arrange rien à l’affaire. Si le gel interrompt le cycle de développement des œufs du moustique tigre, 11 degrés suffisent pour qu’ils éclosent. Pour lutter contre sa prolifération et celle des maladies qu’il véhicule, l’agence régionale de santé scrute chaque cas pour éviter tout risque d’épidémie.

« Tout l’enjeu, c’est de détecter le plus tôt possible chaque malade, pour qu’on intervienne sous deux, trois jours », explique Jean-Sébastien Dehecq, ingénieur sanitaire à l’ARS Occitanie. « Il faut éviter que le moustique qui a piqué ce malade ne puisse créer un nouveau cycle de transmission. Et la démoustication arrive à tuer tous les moustiques qui sont potentiellement porteurs du virus ».

Car il n’y a pas de temps à perdre. Le porteur du virus est contagieux pendant une semaine.  Après un voyage en région infestée, il est donc essentiel de continuer à se protéger des piqûres et, en cas de fièvre brutale, douleurs articulaires ou maux de tête, de consulter son médecin sans tarder.

Article écrit en collaboration avec Sandra Wachlewicz.