À l’heure du numérique, on la croyait désuète et dépassée. Pourtant, elle résiste et se réinvente. À Toulouse, Wemet a conçu une carte de visite connectée qui transmet son identité professionnelle vers le smartphone de son interlocuteur. Aujourd’hui, 150 000 personnes l’utilisent. Avec cette levée, la start-up part conquérir l’Europe.
Le geste n’a jamais vraiment disparu. Lors d’une rencontre professionnelle ou d’une soirée de réseautage, votre interlocuteur ouvre son portefeuille et vous sort sa carte de visite cartonnée. Vous la prenez machinalement pour la glisser dans votre poche. Une fois revenu à votre bureau, la carte rejoint ses dizaines de petites sœurs.
« Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai oublié mes cartes de visite ou encore, le temps passé pour retrouver un contact parmi les centaines de cartes. » raconte Samuel Dassa, co-fondateur de Wemet. « Je me suis alors demandé comment faciliter les échanges de contacts… ».
C’est de cette façon que la « WeCard » est née en 2021 dans la tête de Samuel Dassa et de son épouse Hannah.
Ni gadget, ni simple carte connectée, WEMET propose une véritable clé d’identité professionnelle, à mi-chemin entre support d’identification sans contact et profil interactif.
Concrètement, il s’agit d’une carte classique contenant une puce NFC. Au moment de l’échange, l’utilisateur approche sa WeCard près d’un smartphone et une fiche contact est générée en quelques secondes. La transaction ne demande aucune application.
« Une seule carte permet de partager en un geste ses coordonnées, documents, liens professionnels ou même son agenda » précisent les concepteurs. Chaque utilisateur retrouve ensuite ces informations vie une plateforme dédiée.
Dès son lancement en septembre 2021, l’innovation toulousaine séduit les commerciaux ou les services RH. En quelques mois, 4 000 utilisateurs et 700 entreprises l’adoptent. Le chiffre n’a jamais diminué.
En 2025, la start-up revendique 150 000 cartes commandées pour 30 000 entreprises dont Accor, SNCF, Eiffage, Veolia ou encore Pierre Fabre.
Fort de ce succès, Wemet veut désormais internationaliser sa nouvelle génération de carte. Pour y parvenir, la start-up annonce ce lundi 5 mai 2025, une levée de fonds d’un million d’euros. Un tour de table bouclé avec 19 business angels.
Dès 2027, l’entreprise prévoit de débuter son expansion internationale, en ciblant en priorité les marchés européens. L’objectif est d’atteindre 70 000 entreprises clientes d’ici 2 ans.
Wemet n’est pas le premier à se lancer sur ce marché des cartes de visites digitales.
Il existe notamment Ucard dans le Var. Plus localement, les Toulousains d’Ubleam avaient inventé en 2014 une carte similaire fonctionnant avec un logo connecté. Mais la jeune pousse a dû changer de stratégie, faute de clients.
Cette fois-ci, Wemet semble avoir trouvé la bonne recette. « D’autant plus que 10 milliards de cartes de visite sont produites chaque année dans le monde » selon Samuel Dassa. « Parmi elles, 80% sont jetées à la poubelle une semaine seulement après leur fabrication…« .
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