Cela fait très exactement 19 ans que l’ourse Hvala a été relâchée dans les Pyrénées. Elle avait 7 ans et pesait 100kg à son arrivée en 2006. Officiellement portée disparue aujourd’hui, elle reste une des femelles, dont le patrimoine génétique est le mieux représenté dans les Pyrénées.
Qui se souvient du lâcher de l’ourse Hvala dans les Pyrénées ? C’était le 17 mai 2006. La femelle n’a plus donné signe de vie depuis 2016, mais ses oursons ont prospéré et son patrimoine génétique est un des plus représenté à ce jour.
Hvala avait 7 ans et pesait 100kg lorsqu’elle a été relâchée à Arbas (31), la commune du siège de l’association, Adet-Pays de l’Ours en 2006. Sa réintroduction dans les Pyrénées était le troisième des 5 lâchers, prévus cette année-là et le premier à Arbas.
Hvala a été une excellente mère avec 11 oursons, dont 7 sont encore en vie en 2026. C’est le cas de Châtaigne, Gaia ou Bambou, qui ont elle aussi donné naissance à leur tour, selon l’arbre généalogique, réalisé par l’association Adet-Pays de l’Ours à partir des données du réseau Ours Brun.
Mais Hvala n’a plus donné signe de vie depuis l’année 2016. Après 10 ans de vie dans les Pyrénées, les équipes chargées du suivi des Ours ont perdu sa trace. On ne sait pas si elle est officiellement décédée, mais elle est considérée comme portée disparue depuis l’année 2018.
L’ourse Hvala et deux de ses oursons, nés en 2015. • © Conselh Generau d’Aran
Si elle vivait encore, Hvala serait arrière-grand-mère, de 21 oursons, dont 14 d’entre eux sont toujours détectés dans le massif Pyrénées. Une incroyable descendance de 79 plantigrades, dont Réglisse ou Pompon sont encore les dignes représentants.
Avec l’ourse Melba, retrouvée morte en 1997, Hvala est l’une des 2 femelles dont le patrimoine génétique est le plus représenté dans la population pyrénéenne en 2025. Une bonne nouvelle pour la population des ours, qui comptait en 2024 pas moins de 86 ours, recensés dans le Massif.
Selon les dernières données, 96 ours vivent dans le massif pyréneen à la fin de l’année 2024. • © Adet-Pays de l’Ours
« On frôle la centaine d’individus et nous n’aurions osé l’espérer quand l’association a initié les premiers lâchers d’ours en France, en 1996, et nous nous en réjouissons », avait écrit en mars 2025 Adet-Pays de l’Ours sur sa page Facebook. Mais cette reproduction a aussi son revers : une faible diversité génétique.
Si la population de plantigrades est en progression constante depuis 2003, les experts soulignent que cette faible diversité génétique « pourrait potentiellement altérer cette dynamique dans les années futures ». Des travaux de recherche, sont donc en cours pour évaluer les effets de la consanguinité sur la démographie des ours des Pyrénées.
« On mesure déjà que le nombre d’oursons est moindre pour les portées consanguines. Le coefficient de consanguinité de la population a dépassé les 16 % en 2024, celui des oursons de l’année est au-delà du seuil critique de 20 % pour la troisième année consécutive », s’inquiète l’association Adet-Pays de l’Ours.
En 2025, l’ours le plus âgé encore détecté dans les Pyrénées, est Néré, le fils de Ziva, la toute première femelle relâchée à Melles (31) en mai 1996 et dont la trace a été perdue depuis 2008.
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