La tarification saisonnière a permis d’économiser quelque 800 000 mètres cubes d’eau en 2024, c’est ce qu’a affirmé Toulouse métropole ce vendredi 6 juin, qui évoque une vraie réussite. Une interprétation contestée par l’opposition.
La consommation de l’eau potable a diminué de 1,5 % en un an à Toulouse. Mais peut-on réellement imputer cette baisse à l’augmentation de son prix de 42 % entre juin et septembre 2024. Il y a débat entre la municipalité et les élus d’opposition.
La tarification saisonnière aurait donc permis d’économiser des centaines de milliers de mètres cubes d’eau en 2024, c’est ce qu’a affirmé Toulouse métropole ce vendredi 6 juin. Les chiffres dévoilés font état d’une baisse de consommation d’eau potable d’environ 1,5 % sur un an.
« Cela a permis d’économiser 800 000 m3 d’eau potable, sur une consommation totale de quelque 52,5 millions de m3 en 2024 », s’est félicité le président de Toulouse métropole et maire DVD de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. »Au bout d’un an, le succès, pour être franc, est au-delà de nos espérances ».
Toulouse est devenue le 1er juin 2024 la première grande métropole française à appliquer une tarification de ce type, en augmentant le prix du mètre cube d’eau de 42 % de juin à octobre, et en le baissant de 30 % du 1er novembre au 31 mai, afin d’inciter le consommateur à utiliser moins d’eau quand elle se fait plus rare.
« Ce qu’on n’avait pas osé espérer et que les citoyens ont réalisé, c’est continuer à économiser en période d’hiver », lorsque le prix était plus bas, a-t-il rajouté. Mais pour Claude Touchefeu, représentante de l’association Eau Secours 31, « Toulouse métropole exagère l’impact de cette nouvelle tarification ».
« Entre 2022 et 2023, lorsque la tarification saisonnière n’était pas mise en place, il y a eu une économie d’eau beaucoup plus importante de 2,5 millions de m3 », a-t-elle déclaré à l’AFP. « Il y a eu partout en France une baisse à ce moment-là. Il y a eu un début de prise de conscience après la canicule de 2022 et des arrêtés préfectoraux limitant l’utilisation de l’eau ». L’opposition métropolitaine demande l’instauration d’une « tarification progressive » déjà en vigueur à Lyon, Nice, ou Montpellier, et le retrait de la gestion au privé.
Pour le groupe d’opposition Toulouse écologiste et solidaire, cette tarification devrait prévoir « la gratuité des premiers m3 nécessaires aux besoins vitaux (boire, se laver, cuisiner) », puis des « tranches progressives « afin « de maintenir un prix modéré pour les consommations normales et instaurer un prix plus élevé pour limiter les surconsommations comme le remplissage de piscines, l’arrosage de pelouses ou le lavage de voitures ».
Seulement voilà, 70 % des consommateurs de la métropole toulousaine dépendent de compteurs collectifs, ce qui pour Toulouse Métropole, « rend impossible la mise en place rapide d’une tarification progressive ». Quant à la délégation de service public, accordée à Veolia pour la distribution et à Suez pour l’assainissement, pas question de l’abandonner, souligne Jean-Luc Moudenc, qui rappelle que « le prix de l’eau à Toulouse est l’un des plus bas de France ».
De leur côté, les élus d’opposition et l’association eau secours 31 dénoncent des dédommagements financiers, envisagés pour ces entreprises dans le cadre de la tarification saisonnière afin de compenser les baisses de consommation : « Cette situation absurde souligne bien l’inconséquence de M. Moudenc qui a renoncé à notre régie publique de l’eau », fustige Toulouse écologiste et solidaire.
La tarification saisonnière a été renouvelée en 2025. Depuis le 1er juin, le prix de l’eau a grimpé de 42 %. Un tarif qui sera effectif jusqu’au 31 octobre.
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