À moins d’un an des élections municipales 2026, les agressions envers les élus repartent à la hausse. Les tensions sont palpables. Lundi 9 juin, les deux voitures du maire de Villemur-sur-Tarn ont été vandalisées. L’élu a porté plainte. Le maire était clairement la cible.
Les violences envers les élus se multiplient dans notre région. Après les menaces de mort inscrites sur le Capitole lundi 9 juin contre le maire de Toulouse, les deux voitures du maire de Villemur-sur-Tarn (31) ont été cassées le même jour, dont l’une devant son domicile.
Ce mardi, l’élu s’inquiète pour ses proches.
« C’est une voisine qui m’a alerté. J’ai découvert que ma voiture avait été forcée avec un tournevis dans la nuit, toutes les vitres ont explosé. C’est violent car elle était devant chez moi. Ils ont aussi cassé ma deuxième voiture qui était garée un peu plus loin dans le quartier. J’étais clairement la cible puisqu’il n’y a pas eu de vol à l’intérieur et aucun autre véhicule autour n’a été abîmé », explique Jean-Marc Dumoulin maire de Villemur-sur-Tarn.
L’élu a porté plainte. Interrogé pendant trois heures par les enquêteurs, il a dû chercher à savoir quels étaient ses antagonistes et qui pouvaient lui vouloir du mal. Jean-Marc Dumoulin est engagé et élu depuis 1994, il achève son deuxième mandat en tant que maire à Villemur-sur-Tarn, il avoue que cela n’a jamais été aussi violent.
Ce deuxième mandat de maire est clairement le plus dur. Je ne suis pas le seul à le dire. Depuis le Covid, les sensibilités des gens sont exacerbées. Certains citoyens ont changé leur rapport à leurs élus. Ils s’informent sur internet ou les réseaux sociaux et font preuve parfois de beaucoup de virulence voire de violence quand ils viennent nous voir. On est de plus en plus exposé, c’est pas simple. Il faut en vouloir pour continuer.
Jean-Marc Dumoulin, maire de Villemur-sur-Tarn
Le maire continue malgré tout et dit adorer sa fonction. Jean-Marc Dumoulin se présente d’ailleurs aux prochaines élections municipales pour briguer un troisième mandat. « Quand on a lancé des projets, on a envie de les terminer. En tant qu’élu on a aussi de belles rencontres et on peut aider, cela nous porte ». Mais il avoue qu’il est de plus en plus sur ses gardes.
« Je suis toujours en hypervigilance, même quand je vais dans une soirée mairie, je ne profite pas pleinement, car je surveille. Je redoute que cela dégénère. Des tensions il y en a toujours eu, cela fait partie de la politique mais les joutes n’étaient jamais physiques. Aujourd’hui, certains de ceux qui ne sont pas d’accord avec vous, n’hésitent plus à vous menacer, par écrit ou physiquement », précise Jean-Marc Dumoulin.
Il y a un an l’édile a été menacé de mort par un citoyen opposé à une campagne officielle d’abattage de pigeons sur la commune. « L’homme m’a dit : on va s’occuper de toi! », précise Jean-marc Dumoulin. En six mois, il a aussi retrouvé sept vis dans les pneus de sa voiture.
La période est difficile car nous rentrons en campagne électorale. On s’expose mais on ne sait plus à quoi. C’est devenu violent et difficile surtout pour nos proches. Ils s’inquiètent pour moi.
Jean-Marc Dumoulin, maire de Villemur-sur-Tarn
Malgré ces épreuves, cet élu garde la foi et le moral. Il a repris ses fonctions ce mardi, tout à fait normalement.
Une enquête est en cours pour tenter d’éclaircir les circonstances de ces actes de vandalisme en direction d’un élu.
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