Des avions flambant neufs d’Airbus s’accumulent sur le tarmac, non pas à cause d’une panne technique, mais… faute de toilettes et de moteurs ! Un problème insolite qui illustre les fragilités de la chaîne d’approvisionnement aéronautique et les turbulences commerciales liées à la guerre des droits de douane.
Chez Airbus, on ne plaisante pas avec le confort : impossible d’imaginer un avion flambant neuf sans ses petits coins ! C’est du moins ce que lance, non sans humour, Christian Scherer, le grand chef des avions commerciaux de l’avionneur européen, alors qu’une flopée d’appareils attend sagement leur tour sur le tarmac… faute de moteurs et surtout de toilettes.
« C’est un peu embarrassant à avouer, mais en ce moment, le plus grand goulet d’étranglement que nous rencontrons sur les avions gros-porteurs, en particulier les A350, ce sont les toilettes » a-t-il confié à la presse, mercredi 11 juin, à Toulouse (Haute-Garonne), juste avant le grand rassemblement du Bourget.
Le sujet peut prêter à sourire mais il est loin d’être anodin. Il révèle les actuelles difficultés de sous-traitance de la filière aéronautique mais aussi le bras de fer engagé avec la hausse des droits de douane imposée par le président américain Donald Trump.
Le constructeur basé dans le sud-ouest ne pointe d’ailleurs pas du doigt Safran, qui équipe justement les A350 en toilettes dernier cri. Mais tacle CFM, la coentreprise franco-américaine qui fournit les moteurs. Airbus leur reproche de favoriser les compagnies aériennes plutôt que les constructeurs comme eux. Résultat : une quarantaine d’avions sont fin prêts, mais restent cloués au sol, faute de moteurs livrés à temps.
Malgré ces tracas logistiques, Christian Scherer promet que l’objectif reste le même. Sans ces complications avec les moteurs, « notre performance de livraison serait légèrement au-dessus des prévisions, ce qui indique que la santé globale de cet écosystème s’est considérablement améliorée« , assure-t-il. « Nous n’avons pas changé notre prévision de livraison de 820 avions en 2025″, a-t-il ajouté. L’an dernier, la cible a été ratée de peu par le groupement européen.
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