En France, 4.000 kilomètres de lignes de chemin de fer seraient menacées d’ici 2032 d’après la présidente de la région, dont 1.000 en Occitanie. Carole Delga, se veut force de propositions et présente des pistes de financement pour l’entretien des voies.
La présidente de la région Occitanie tire la sonnette d’alerte pour sauver les chemins de fer français. Pour Carole Delga, le constat est dur « le réseau ferré français est à bout de souffle, faute d’entretien depuis des décennies par son propriétaire exclusif, l’Etat. » Alors même que la fréquentation du train est en augmentation (+ 47 % depuis 2019 en France). Il faut que les petites lignes de train soient entretenues correctement, la situation est même qualifiée d’abandon progressif des rails.
Je demande à l’Etat de s’engager sur de nouvelles solutions de financement.
Carole Delga – présidente de la région Occitanie
Près de 70 % du réseau ferroviaire en Occitanie (984 km) serait menacé d’après la région. Pour mobiliser le plus grand nombre, elle a lancé, ce 11 juin 2025, la pétition « petites lignes, grande cause ».
Et pour cela, Carole Delga, en qualité de présidente de la région Occitanie et aussi présidente des Régions de France (association des présidents des 18 régions et collectivités de métropole et d’Outre-mer) propose plusieurs pistes :
- allouer une part des futures recettes autoroutières au ferroviaire, pour que « la voiture finance le rail de 20 milliards d’euros sur 10 ans«
- création d’une « écotaxe nationale sur les véhicules en transit international«
- affectation d’une part des quotas carbonne mis en place par l’Union Européenne (dès 2027) au « développement de l’offre de transport décarboné en France. »
L’objectif étant d’obtenir « 4 ou 5 milliards d’euros par an » pour l’entretien des voies de train.
À la demande de l’Etat se tient actuellement la conférence « Ambition France Transports », chargée de proposer des mesures pour sécuriser des financements pérennes des transports, avec pour ambition de régénérer et moderniser les réseaux de transports, augmenter l’offre et accélérer la transition écologique. Dominique Bussereau, ancien secrétaire d’Etat aux transports, préside cette conférence dont les conclusions sont attendues mi-juillet 2025.D’ici-là, les présidents des régions seront entendus début juillet à la conférence.
Certaines lignes font l’objet de travaux.
Mais beaucoup d’autres sont menacées à court et moyen terme si des travaux n’ont pas lieu rapidement. C’est le cas pour les lignes Toulouse-Auch, Perpignan-Latour-de-Carol, Tessonnière-Figeac, Tessonnière-Albi-Rodes, Béziers-Neussargues, Le Monestier-Mende-La Bastide, Nîmes-Le Grau-du-Roi et Nîmes-Clermont-Ferrand.
carte du réseau ferroviaire en Occitanie • © DGDITM/DPOM/JPT
Depuis 2008, l’Etat demande aux régions d’assumer la majorité des financements concernant l’entretien et le développement du réseau ferré. Ce qui représente pour l’Occitanie un budget de 900 millions d’euros (dont 700 pour les lignes secondaires). Dans le cas de la ligne Toulouse-Auch, par exemple, que 8 à 10 000 usagers fréquentent quotidiennement, la région a pris 70 % du coût des travaux d’entretien à sa charge (via des subventions versées de la région à l’Etat). Dans le cadre des contraintes budgétaires, l’association Régions de France estime ne pas pouvoir en faire davantage et demande que le propriétaire des voies, donc l’Etat, prenne ses responsabilités.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse