La saison des fauchages commence et elle coïncide avec la mise bas des biches et des chevreuils. Les faons finissent parfois broyés par les machines agricoles. Quelques agriculteurs font appel à un service de drones pour localiser les animaux cachés dans les herbes hautes.
Le jour se lève à peine sur ce champ du Comminges. Un champ prêt à être fauché. Mais depuis trois ans, Vincent Manabera, agriculteur, ne lance pas sa faucheuse avant le passage d’un drone équipé d’une caméra thermique pour protéger les jeunes faons à l’abri sous les hautes herbes. Un service proposé par une association : « Sauvons les faons ».
Car dans les hautes herbes se cachent parfois de jeunes faons, invisibles à l’œil nu. Le mois de juin est celui des naissances et de l’impératif de fauchage. « Quand on attrape un faon avec la faucheuse, ça ne fait vraiment pas plaisir. On n’est pas là pour ça. On est juste là pour récolter du foin pour nos animaux. Ça nous arrivait chaque année de tuer des faons. 5 à 6 en une saison. Aujourd’hui le fauchage est plus serein ! », se réjouit cet agriculteur.
Vincent Manabera entame le fauchage de son champ sereinement. les jeunes faons repérés ne risques pas d’être tués au passage de l’engin agricole. • © FTV
Car désormais avant de lancer sa machine, cet agriculteur prend le temps de laisser passer un drone thermique. Une initiative gratuite lancée par l’association « Sauvons les faons ». L’agriculteur se met en relation avec cette association. Un droniste est contacté puis un rendez-vous fixé.
Ce matin-là, c’est Alexandre Angot télépilote de drone qui est à la manœuvre. 25 hectares à survoler et scruter à Montesquieu-Volvestre. Ce télépilote en est à sa 4ème saison. Vu du ciel, les faons sont bien visibles comme on le voit sur cette vidéo.

La caméra du drone permet de repérer les faons. • ©FTV
« Le drone n’est pas invasif pour la biodiversité. Il vole à 70m de haut et permet de voir ce que l’on ne verrait pas à l’œil nu. Ils sont trop petits. En se déplaçant à pied dans les champs on peut leur marcher dessus. Alors imaginez une machine agricole lancée à pleine vitesse. Le faon n’a pas le temps de réagir, et il passe dans la machine. Avec la caméra thermique on voit les animaux cachés dans les herbes hautes. Une année on a même repéré des œufs de busard cendré ! », explique Alexandre.
Grâce à une caméra thermique, les faons cachés dans les hautes herbes sont localisés avants le passage de la faucheuse. • © FTV
Sur son écran de contrôle, Alexandre voit très clairement des points rouges qui lui signalent la présence d’un animal. Un bip émet également une alerte. Ce matin-là, 4 faons ont été repérés. Les animaux localisés, ils sont ensuite effarouchés ou protégés par des piquets de chantier.
Le service est totalement gratuit et permet des moissons plus sereines pour les agriculteurs et moins dangereuses pour les jeunes faons.
Propos recueillis par J.Valin et T.Villeger
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse