Et si l’Inteligence Artificielle venait au secours des automobilistes toulousains ? Fluidifier la circulation en ville, c’est l’un des objectifs de la mairie de Toulouse. Elle a décidé de tester un système d’IA pour coordonner les feux tricolores. Serait-ce la fin du cauchemar des bouchons toulousains ?
L’IA n’en finit plus de changer le monde et ce n’est peut-être pas dans ce domaine qu’on l’attendait. Et si elle permettait de fluidifier la circulation de villes engorgées comme Toulouse ? Une expérimentation est en place grâce à la start-up toulousaine WISp Solutions.
Les automobilistes qui empruntent la Route de Narbonne à Toulouse ne le savent peut-être pas mais la circulation est aux mains de l’IA.
Une expérimentation est menée sur cette intersection, grâce à l’intelligence artificielle. « C’est un relais qui permet d’établir une communication avec nos serveurs, explique Pierre Philbert président de la start-up toulousaine WISP Solutions. Concrètement, ce boîtier permet à notre entreprise d’optimiser le fonctionnement de ce carrefour à feux, de réduire le temps d’attente et de laisser passer les transports en commun plus rapidement. »
À Toulouse, un automobiliste passe en moyenne 17 minutes en voiture pour un trajet de 10 kilomètres. La ville ne serait qu’au 20e rang du classement des agglomérations les plus embouteillées. Mais les boulevards circulaires sont quotidiennement saturés. « Les bouchons, c’est embêtant, surtout quand il fait chaud, reconnaît un automobiliste. Mais il y a la clim et la radio. » Moins philosophe, un autre tente de relativiser : « C’est la galère, chaque jour, on perd du temps pour le travail ou d’autres choses. Nous avons de la chance : nous ne sommes pas à Paris! » C’est d’ailleurs à Paris que la société WISP a expérimenté également ce procédé sur les 7 carrefours à feux de l’Avenue de l’Europe pour une priorité bus pendant les JO.
Un petit boîtier pour réduire des gros bouchons ? • © FTV
Ce système basé sur la récupération de données des véhicules connectés passe ensuite par un algorithme d’intelligence artificielle qui régule ainsi la circulation. L’IA teste très rapidement l’impact d’un feu laissé une ou deux secondes de plus au vert ou au rouge.
Ce n’est pas le seul élément pour venir au secours des automobilistes piégés dans les bouchons. Une cinquantaine de feux bâchés et le système de l’onde verte, qui à vitesse constante, permet de franchir plusieurs feux consécutifs. Un arsenal censé diminuer les nuisances. « C’est très positif pour le bien-être de nos concitoyens, déclare Maxime Boyer, adjoint à la mairie de Toulouse en charge des mobilités et de la circulation. C’est aussi un impact très positif pour le climat parce qu’une ville qui est embouteillée à mort, c’est impossible de circuler, de respirer. Ça a un impact très négatif pour l’environnement. »
Réguler le trafic n’est pas nouveau. Les 500 feux tricolores toulousains sont déjà régulés automatiquement depuis plusieurs années. Des opérateurs humains n’interviennent qu’en cas de problème. Les automobilistes l’ignorent mais plusieurs milliers de capteurs souterrains analysent les flux et transmettent des informations. Ceci pourrait donc être confié très prochainement à grande échelle à l’Intelligence Artificielle.
L’expérimentation de cette intelligence artificielle dure 6 mois : si elle concluante, elle pourrait être adoptée sur d’autres carrefours. En Angleterre, la ville de Manchester teste même une autre IA qui analyse les déplacements des piétons et des cyclistes.
Article écrit avec le reportage de Rémi Surrans et Olivier Denoun
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse