Samedi 21 juin, les membres de LFI ont organisé une réunion pour le lancement de leur campagne municipale. Une réunion d’abord empêchée par la mairie de Colomiers. Saisi, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné de permettre cette réunion, confirmant “une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion”.
À Colomiers (Haute-Garonne), la campagne municipale 2026 démarre dans un climat particulièrement tendu. Samedi 21 juin, La France Insoumise organise une rencontre avec les habitants dans le parc du quartier en Jacca. L’occasion de présenter ses deux chefs de file : Marion Dupouy et François Lépineux. Mais l’organisation de cette réunion a opposé les membres de LFI à la mairie de Colomiers, au point de devoir faire intervenir la justice.
Plusieurs semaines auparavant, François Lépineux demande à la mairie de Colomiers, l’autorisation d’occuper partiellement le parc de la résidence En Jacca pour son événement.
Une demande d’abord restée sans réponse puis refusée après plusieurs relances et malgré la proposition de solutions et lieux alternatifs. “J’ai véritablement été choqué par cette réaction”, s’indigne le chef de file LFI. “Jusqu’ici nous avions toujours réussi à avoir un lieu de réunion. Je n’ai pas compris. C’est une pratique féodale d’un pouvoir local. Si je n’avais pas eu cette connaissance du droit grâce à mon parcours, nous ne serions pas allés plus loin et aurions été privés de nos droits, comme l’ont déjà été d’autres élus sur la commune.”
François Lépineux dénonce alors une atteinte grave et illégale à la liberté de réunion et dépose une requête en urgence auprès du tribunal administratif de Toulouse pour “faire cesser l’atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales ”.
Beau lancement de campagne municipale à #Colomiers !Pour une mairie qui abandonne les pratiques féodales consistant à bloquer l’activité des associations qui ne mangent pas dans la main, on se mobilise ! pic.twitter.com/C3QCaJ4gzM
— Hadrien Clouet (@HadrienClouet) June 21, 2025
De son côté, la maire socialiste de Colomiers, Karine Traval-Michelet, via son directeur général des services puis son avocat devant le tribunal administratif, a fait valoir divers arguments. Le terrain “revégétalisé” ne pouvait accueillir du public car il risquait de se dégrader, l’indisponibilité des services de la mairie mobilisés sur d’autres événements ce jour-là, ou encore l’existence d’un “risque avéré de troubles à l’ordre public” en raison de la venue des députés LFI François Piquemal et Hadrien Clouet.
Des arguments balayés par le tribunal administratif. En effet, les chefs de file LFI ne demandaient aucun moyen humain, et avaient déjà prévu un service d’ordre dans un quartier paisible.
Samedi 21 juin, le tribunal administratif de Toulouse rend sa décision et confirme “une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion” et ordonne à la mairie de permettre le déroulement de cette manifestation.
“J’étais très confiant”, souligne François Lépineux. “D’un point de vue juridique, notre requête était tout à fait légitime. J’avais proposé de nombreuses solutions pour ne pas déranger les services de la mairie et garantir le maintien de l’ordre”. Le chef de file de la liste France Insoumise espère désormais poursuivre sa campagne de manière apaisée.
La mairie de Colomiers maintient quant à elle, une autre version des faits : « les demandeurs n’ont pas été en capacité de préciser les mesures de sécurité prises de leur côté, évoquant un service d’ordre mais sans détailler le nombre de personnes mobilisées, les moyens mis en œuvre et le plan de sécurisation envisagé. La Ville de Colomiers a néanmoins proposé aux organisateurs la mise à disposition d’une salle prévue à cet effet. Cette proposition a été refusée par les organisateurs qui ont alors fait la demande d’une salle non prévue pour l’accueil de manifestations politiques, la Maison citoyenne En-Jacca en l’occurrence ».
Et de préciser : « La Ville de Colomiers ne commentera pas la décision du Tribunal administratif qu’elle a par ailleurs respecté dès sa prononciation par le juge. Enfin, elle tient à rappeler qu’elle est particulièrement attentive au respect du débat démocratique sur le territoire, ce pourquoi elle met régulièrement à disposition des organisations politiques en faisant la demande, et cela gratuitement, plusieurs salles municipales dont elle a la responsabilité. »
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