Une corbeille au pied de la statue de saint Joseph, une autre devant la Vierge. Dans la première, piocher un nom de prêtre du diocèse, prier pour lui, puis le mettre dans la deuxième. C’est le petit rituel imaginé par Mercedes d’Alleman, une mère de famille, à la chapelle de la rue Sainte-Philomène à Toulouse.
Depuis septembre, elle l’accomplit avec une poignée de fidèles chaque jeudi. Ils récitent le chapelet puis la prière écrite par Mgr Robert Le Gall, archevêque de Toulouse, lors du lancement de l’Année sacerdotale, en juin dernier. « Elle est lue tous les jeudis sur les ondes de la radio diocésaine, et dans toutes les paroisses, ajoute Mgr Hervé Gaschignard, évêque auxiliaire. D’autres diocèses l’ont aussi reprise : elle est dite à Lourdes deux fois par semaine. »
À Toulouse comme ailleurs, l’Année sacerdotale a marqué les rendez-vous habituels du diocèse : pèlerinage des étudiants, conférences Mais elle a aussi permis d’ancrer des événements créés récemment, comme les « Dimanche autrement ». Ces journées festives d’accueil et d’enseignement ont lieu deux ou trois fois par an depuis janvier 2009 dans les paroisses.
«Les gens découvrent que ce n’est pas si difficile de s’engager»
Le P. Jean-Claude Vasseur, curé doyen de Rieumes-Saint-Lys, gère une trentaine de paroisses, à 50 km environ au sud-ouest de Toulouse. Dans ce secteur pastoral de près de 600 pratiquants réguliers, le « Dimanche autrement » du 2 mai, consacré à l’Année sacerdotale, a rassemblé environ 300 personnes !
Accueillis par un café, les participants étaient invités à écouter l’Évangile du jour, puis à participer à des ateliers pendant une heure. L’un d’eux était basé sur la Prêtre academy , une série de courts métrages réalisés par le diocèse de Besançon il y a deux ans.
« On y voit des prêtres dans leur vie de tous les jours, et les gens étaient étonnés, car ils ne connaissent pas tellement notre quotidien, surtout ici, en zone rurale. Ils m’ont ensuite posé beaucoup de questions sur ma vie sociale et mes passions », raconte le P. Vasseur.
S’il avoue n’avoir pas retenu toutes les propositions du livret édité spécialement par les services diocésains de la catéchèse, il apprécie le principe de ces Dimanche autrement. « Grâce aux ateliers sur la prière universelle ou l’art floral, les gens découvrent que ce n’est pas si difficile de s’engager. L’autre avantage, c’est le côté convivial, qui rassemble nos communautés un peu éparpillées. »
Le séminaire s’est ouvert aux jeunes Toulousains
Deux grands temps forts, plus exceptionnels, ont marqué l’année : le passage des reliques du curé d’Ars pendant trois jours mi-avril, et un colloque sur l’identité missionnaire du sacerdoce dans l’Église, à l’Institut catholique, début mai.
Le P. Vincent Bassereau s’est occupé des célébrations autour du curé d’Ars. « Les reliques, cela peut paraître moyenâgeux, nous avions un peu peur que cela ne touche pas les gens, explique-t-il. Alors les paroisses ont proposé à chaque fois un enseignement sur la vie du saint et les raisons pour lesquelles on vénère son coeur, lui qui avait défini le sacerdoce comme « l’amour du coeur de Jésus ». Finalement, les fidèles étaient plus qu’au rendez-vous : à Saint-Jérôme, une église du centre-ville où les reliques sont restées toute une journée, il y a eu en permanence une centaine de personnes. »
Des séminaristes animaient certaines de ces célébrations. Une participation ponctuelle, qui s’ajoute à des actions plus régulières des futurs prêtres. « Il y a habituellement un temps de louange et d’adoration le jeudi. Cette année, une fois par mois, nous l’avons ouvert aux jeunes toulousains. Une vingtaine d’étudiants se sont joints à nous », explique le P. Jean-Marc Micas, supérieur du séminaire.
«L’Année sacerdotale a été une heureuse initiative»
Certains mercredis, des groupes de jeunes pouvaient aussi, s’ils le demandaient, visiter le séminaire de Toulouse. « C’était moins formel que notre traditionnelle journée portes ouvertes annuelle. Là, les jeunes pouvaient vraiment voir comment vivent nos séminaristes, ça a sûrement été plus parlant pour ceux qui se posent la question du sacerdoce. »
Certes, l’engouement pour cette Année sacerdotale fut contrasté. Pour le P. Vasseur, ce thème « peut-être un peu trop pointu, restreint uniquement au prêtre » n’était « pas évident à mettre en oeuvre tout au long de l’année dans les campagnes ».
En revanche, aux yeux du P. Micas, au contraire, « l’Année sacerdotale a été une heureuse initiative. Un jeune de 20 ans a besoin de sentir l’estime des autres pour son choix de vie. » À Toulouse, l’Année sacerdotale s’était ouverte avec une ordination diaconale. Elle se clôturera le 20 juin, avec deux ordinations, l’une sacerdotale et l’autre diaconale en vue du sacerdoce.