La chanteuse toulousaine Ow Smile, de son vrai prénom Océane, montera le 16 avril sur la scène du Point Éphémère, à Paris. Artiste aux multiples facettes, elle jongle entre musique et humour, qu’elle partage depuis 2022 dans des vidéos sur les réseaux sociaux. Elle a aussi lancé son propre média rap pour mettre en lumière des talents souvent invisibilisés.
« J’ai vu que je pouvais avoir un impact positif », se souvient Océane Smile. Il y a près de trois ans et demi, la Toulousaine de 27 ans publie ses premières vidéos humoristiques sur les réseaux sociaux. « C’était d’abord un outil pour ma créativité, je ne voulais pas forcément me lancer », explique-t-elle. L’humour a toujours fait partie de sa vie, et a joué un rôle important lorsqu’elle était plus jeune. « J’ai eu une enfance très compliquée. L’humour, c’était une échappatoire, confie-t-elle. Quand on est jeune, on se dit : si on en rigole, c’est que ce n’est pas si grave. » Un passé qui lui a appris à tomber, mais surtout à se relever.Très vite, elle se rend compte que ses vidéos, en plus de susciter le rire, résonnent aussi chez les autres. « On n’a pas tous une belle vie, de bons parents, un chez-soi. Mais si tu vois que des gens vivent la même chose que toi, tu te sens moins seul, et si quelqu’un arrive à rire de la situation, alors c’est que quelque part, tu peux aussi t’en remettre », affirme-t-elle.
Lorsqu’elle publie ses premières vidéos sur son compte Instagram @ow_. smile, Océane travaille dans une crêperie. Le jour, serveuse, la nuit, créatrice de contenu. Parfois jusqu’à 6 heures du matin. « Ça a duré plus de 6 mois », calcule-t-elle. Son objectif : atteindre 10 000 abonnés pour démissionner et se mettre à temps plein sur les réseaux. « Je me suis dit : si je peux explorer ma créativité, et aussi aider les autres, alors fonce. » Aujourd’hui, près de 1,7 million de personnes la suivent sur TikTok et 475 000, sur Instagram.
Des idées plein la tête
Diagnostiquée avec un trouble déficit de l’attention TDAH à l’âge de 7 ans, Océane déborde d’énergie. « Je parlais fort, vite, ça pouvait énerver. Parfois, c’était dur avec les garçons. » Elle commence à écrire des poèmes, puis des sons pour « draguer », « pas très efficace », admet-elle, le sourire dans la voix.
Les mots ont toujours été plus simples à organiser sur papier. Elle s’inspire de Ninho, de Timal, de Médine : des rappeurs avec « la rage, mais conscients de la vie ». Le rap devient un exutoire. Et ses textes, elle les chante et partage sur les réseaux sociaux. Océane s’inspire de son quotidien pour les écrire. « Ça peut être une phrase que j’entends, ou une situation que je vois. » En août 2024, elle publie son premier single « Bats-toi », puis son EP, Apôtre, en décembre. « La musique reste mon refuge, mais maintenant, je suis aussi le refuge d’autres personnes », explique-t-elle, touchée.Et ce n’est pas la seule chose qu’Océane veut partager avec son public. Passionnée de sciences, elle vend depuis peu sur son site internet Neuro Havre, des guides pour les personnes neuro-atypiques. « J’ai découvert toute seule comment le TDAH agissait sur le cerveau pour savoir comment réagir, et donc je veux aider les gens, comme moi, à se comprendre, à s’aider, et à arrêter d’attendre une solution miracle. »
Aider les artistes
Et comme les idées ne manquent pas, elle lance « HIP-O », son média rap, pour mettre en avant des artistes, parfois peu connus. L’idée lui vient en découvrant que le rappeur Sopico, un artiste qu’elle admire, a 200 mille abonnés de moins qu’elle sur Instagram. « Je me suis dit : mais c’est quoi ce délire ! », se rappelle-t-elle. « Ce n’est pas parce que vous avez beaucoup d’abonnées que vous êtes un meilleur artiste. C’est parce que vous avez mieux su gérer votre marketing. »
Aujourd’hui, Océane veut porter ses projets encore plus haut, et toucher plus de monde. « Je faisais mes vidéos avec un vieux téléphone pourri, il chauffait tellement que je ne pouvais pas le tenir », rigole-t-elle, en se souvenant de ses débuts. « Mais je n’y serais pas arrivée sans toutes les personnes qui ont cru en moi. Ce ne sont pas forcément nos proches, mais il y a toujours quelqu’un, quelque part pour nous soutenir. »