Fabien Pelous, ancien champion de rugby à la retraite depuis 14 ans, s’est illustré plusieurs fois comme défenseur du patrimoine haut-garonnais. Il a raconté à La Dépêche d’où lui vient cet engagement.
« J’ai eu la chance de vivre de très belles choses, je veux faire en sorte de rendre un peu tout ça à la communauté », détaille Fabien Pelous. Depuis septembre 2024, il parraine un programme de replantation d’arbres, décimés par un champignon, sur les berges du Canal du Midi. Ce projet est mis en œuvre par Voies navigables de France. L’ancien international de rugby, qui connaît bien ce canal et sa beauté – il y pêchait dans son enfance, il le longeait quotidiennement pour aller à l’université – désire le préserver. « Je souhaite que mes enfants et mes petits-enfants en profitent comme j’ai pu le faire », indique-t-il.

Ce n’est pas la première fois qu’il s’engage en faveur de la protection du patrimoine dans sa région : il a entrepris la création de deux cloches pour l’église de son village, Garidech. Mais d’où lui vient cette appétence ? De par ses racines, déjà. Né à Toulouse, il fait toute sa carrière dans le Sud-Ouest. « J’ai commencé à Saverdun, puis je suis passé par Graulhet et Dax, précise-t-il. Je suis un pur produit d’ici. » Il joue ensuite au Stade Toulousain de 1997 à 2009.
Au-delà de ses origines, ce besoin d’engagement lui vient aussi de sa nature profonde, de son caractère empathique. « J’ai toujours aimé être avec les autres, raconte-t-il. Au départ, ça passait par des investissements caritatifs, auprès des enfants malades par exemple. Puis, je ne sais pas si c’est l’âge, mais ma sensibilité pour le patrimoine a grandi. J’ai envie de laisser une trace, pas personnelle, mais de contribuer à quelque chose qui dure dans le temps. »
Toujours supporter du Stade
Et si l’on passe en revue son parcours, on remarque aussi qu’une sorte d’hyperactivité le décrit. Depuis sa retraite du rugby, il ne s’est jamais arrêté : manager, consultant sportif, conférencier, propriétaire d’un restaurant, petit rôle au cinéma… Il obtient même sa ceinture noire de judo, ainsi qu’une licence de pilote d’hélicoptère. « J’aime cette vie-là, faite de beaucoup de choses différentes, de nouveaux objectifs, qui me permettent de ne pas m’ennuyer. »

Mais côté rugby, il a mis le holà. « Je considère que ce n’est pas vraiment un sport de vieux, indique Fabien Pelous. Je n’ai pas envie de me mettre dans une position de frustration : mes yeux vont toujours à la même vitesse, mais pas mes jambes. Je pense que je verrais bien ce qu’il y a à faire, mais je ne suis pas sûr de pouvoir assumer. » Par contre, il se considère encore comme « le premier supporter du Stade toulousain », et va ponctuellement soutenir l’équipe pendant des matchs. Comme de nombreux supporters, lui aussi a « frissonné » dimanche dernier, quand les Rouges et Noir se sont qualifiés en dernières minutes, face à Toulon, pour les demi-finales de la Coupe d’Europe.
Autre corde à son arc, et pas des moindres : la vie politique locale. Depuis 2020, il est conseiller municipal à Garidech, commune de 2000 habitants. « On ne fait pas de la politique partisane, on fait du vivre-ensemble », tient à préciser celui qui assure que ses ambitions politiques n’iront pas plus loin.
Le champignon qui décime les platanes
Depuis 2006, les platanes du Canal du Midi sont attaqués par le chancre coloré. Ce champignon microscopique s’attaque uniquement aux platanes, en bloquant les canaux de sève, et les tue très rapidement : en seulement six mois à cinq ans. La maladie se propage par l’eau, les bateaux ou les racines. Aucun remède n’a été trouvé pour le faire disparaître. Diverses recherches, conduites notamment par l’INRA, ont échoué à combattre la maladie chimiquement ou biologiquement. Donc pour pallier ce fléau, une seule solution existe : abattre et brûler les arbres morts ou malades puis replanter de nouvelles essences. Depuis l’apparition du chancre coloré du platane en France, plus de 50 000 platanes ont été abattus à l’échelle nationale, dont 32 000 au bord du Canal du Midi.