Joyeuse, drôle, inspirée, la nouvelle création de « Coppélia » triomphe jusqu’à vendredi, sur la scène du théâtre du Capitole. La danseuse étoile Natalia de Froberville donne une âme aux poupées automates.
Ce n’est pas un hasard si « Coppélia » est le seul ballet du répertoire français à n’avoir jamais connu de rupture dans sa transmission depuis sa création en 1 870. Force du collectif, soli à la fois techniques et raffinés, bercés par des thèmes slaves, des mazurkas, des valses et des ballades, ne peuvent qu’entraîner le spectateur dans un monde enchanté où la magie émerveille autant qu’elle fait sourire.
Mais le succès de cette nouvelle création de « Coppélia », chorégraphiée par Jean-Guillaume Bart pour le Ballet de l’Opéra national du Capitole, tient au moins à trois facteurs indissociables.
Tout d’abord, le regard amusé et amusant que porte sur l’œuvre l’ancien danseur Étoile du Ballet de l’Opéra de Paris qui signe la mise en scène. Ses références au cartoon et au monde de Tex Avery rendent le deuxième acte passionnant et drôle. Dans l’atelier du savant fou Coppélius, tout un monde s’anime et s’agite avec beaucoup d’imagination et d’espièglerie. Jean-Guillaume Bart livre une version joyeuse de « Coppélia ». Cet enthousiasme rythme les déplacements avec une grande fantaisie et beaucoup de maîtrise technique.
Un rôle sur mesure pour Natalia de Froberville
La deuxième réussite du spectacle repose sur l’interprétation de Swanilda par la danseuse étoile Natalia de Froberville qui interprète le rôle en alternance avec la soliste Kayo Nakazato. Avec aisance, elle enchaîne les pas de deux, les solis, les danses collectives avec le corps de ballet. Le tout avec le sourire et énormément de grâce même lorsqu’il faut multiplier et tenir les pointes. Natalia de Froberville possède la maturité pour incarner le personnage. Elle sait transmettre l’émotion de chaque sentiment. Pour cette prise de rôle, elle rencontre le personnage qui semble fait pour elle sur mesure. Elle donne une âme au monde magique des poupées automates de Coppélius.
Enfin, le succès ne serait pas total sans la musique sautillante de Léo Delibes. Elle est à elle seule une invitation à la danse. Avec « Coppélia », le jeune compositeur va créer un chef-d’œuvre, en précédant Tchaïkovski dans l’utilisation du leitmotiv et de la musique symphonique. Et quand l’Orchestre du Capitole est dans la fosse, dirigé par Nicolas André, la musique fait immédiatement partie du spectacle qui s’en trouve magnifié.
Depuis vendredi dernier, « Coppélia » est acclamé par le public à la fin de chaque représentation dont les applaudissements s’intensifient au moment où le rideau retombe.