Comme annoncé le 1er juillet dernier, Airbus vient d’acquérir plusieurs sites de son fournisseur américain d’aérostructures Spirit AeroSystems. Un moyen pour l’avionneur d’assurer la stabilité de l’approvisionnement de ses programmes d’avions commerciaux. Boeing doit, quant à lui, reprendre le reste des activités du sous-traitant.
Avec un mois d’avance sur le calendrier initial, Airbus vient de finaliser le rachat de plusieurs usines du sous-traitant aéronautique américain Spirit AeroSystems. Dans le détail, l’avionneur européen reprend les sites de Kinston en Caroline du Nord (États-Unis) et de Saint-Nazaire en France, qui fabriquent des sections de fuselage de l’A350. Il prend également sous son aile le site de Casablanca, au Maroc, chargé de produire des composants de l’A321 et de l’A220, ainsi que celui de Wichita au Kansas (États-Unis) dédié à la production des mâts réacteurs de l’A220.
Concernant l’usine de Belfast, en Irlande du Nord, Airbus rachète la partie qui fabrique les ailes de l’A220 et envisage de faire de même pour celle chargée de la production du fuselage central de l’A220, « à moins que Spirit AeroSystems ne trouve un acquéreur approprié. » Enfin, le constructeur basé à Toulouse reprend à son compte la production de composants d’ailes pour l’A320 et l’A350 du site de Prestwick, en Écosse.
Newsletter Aéronautique
Votre RDV hebdomadaire pour découvrir des informations exclusives sur le secteur de l’aéronautique : interviews, analyses approfondies, enquêtes…
Cinq usines et un chèque de 439 M$
Annoncé l’été dernier, ce rachat ne coûte rien à Airbus… Mieux, il lui rapporte de l’argent. Les activités de Spirit AeroSystems étant déficitaires, l’avionneur recevra en compensation 439 millions de dollars. Au-delà de ce contrat, Airbus s’est engagé à fournir à l’industriel américain des lignes de crédit sans intérêt d’un montant total de 200 M$. Elles sont destinées à être utilisées par Spirit AeroSystems pour soutenir ses programmes.
Avec cet accord, l’avionneur européen entend ainsi assurer la stabilité de l’approvisionnement de ses programmes d’avions commerciaux. La clôture de la transaction et le transfert officiel des activités sont prévus au troisième trimestre 2025.
Boeing à suivre…
Pour Irene Esteves, la vice-présidente exécutive et directrice financière de Spirit AeroSystems, la conclusion de l’accord avec Airbus marque « une étape importante au moment où nous entrons dans la finalisation de l’acquisition par Boeing ». En proie à de grandes difficultés et des problèmes de qualité dans sa production, ce sous-traitant aéronautique de premier plan s’apprête, en effet, à être absorbé par Airbus, mais aussi par Boeing. Un retour en arrière pour l’avionneur américain qui avait vendu l’entreprise en 2005. Ce dernier prévoit de racheter le reste des activités de Spirit.
La transaction devrait se faire entièrement en actions, au prix de 37,25 $ par titre, valorisant Spirit AeroSystems à 4,7 milliards de dollars. En incluant la dette du sous-traitant, l’opération était chiffrée par Boeing, en juillet dernier, à 8,3 milliards de dollars.