Mercredi 30 avril, La Dépêche accueille le gala caritatif de Toulouse Football Cœur, fonds de dotation du club. L’occasion pour le Biterrois, qui en est également à la tête, de nous présenter tenants et aboutissants de l’engagement du TFC sur les autres terrains que celui du football.
Président, pouvez-vous nous présenter Toulouse Football Cœur ?C’est un fonds de dotation ; il existe depuis quatre ans. Lorsqu’on « fait » du RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), il y a deux véhicules : une fondation qui existait déjà et un fonds qu’on a créé après notre arrivée. La Fondation est limitée de par les actions qu’elle peut effectuer parce que ne peuvent y abonder que ses membres, en l’occurrence pour nous, TFC : La Dépêche du Midi et la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées. Avec la Fondation, on agit beaucoup côté éducation et environnement, la santé aussi. On voulait pouvoir aller plus loin, être plus ambitieux. Et pour cela, conformément au Droit français, c’est avec le fonds qui nous permet de lever, par définition, des fonds – toute l’année et, point culminant, au gala caritatif.
Nous y voilà…Cette soirée privée est un dîner qui s’articule autour de deux axes : on vend des tables (réservé aux entreprises, il reste quelques places) qui, en gros, nous permettent de financer l’organisation. Ensuite on fait une vente aux enchères, une double plutôt : une en ligne qui est ouverte à tous depuis le 23 avril [fermeture le 30 à midi, drouot.com/fr/v/165322] et une en physique qui se tiendra sur place, ce mercredi jour du gala, à destination des participants. L’argent récolté nous permet évidemment de démultiplier nos actions dans le social, le sociétal, sur la santé, une partie ; et la solidarité. Car c’est tout ça, Toulouse Football Cœur !
Concrètement, comment cela se passe ?Déjà, deux personnes s’en occupent au quotidien : Manon Lombard, notre responsable RSE, et Line Di Guglielmo, chargée de mission RSE. Oli en est l’ambassadeur, il est présent à tous les dîners et sur nos œuvres, surtout. En chiffres, cette année il y a eu quatorze joueurs professionnels qui sont intervenus avec nos supporters, sur du bénévolat. Nos staffs, aussi, naturellement : nos préparateurs physiques du Centre de formation sont allés faire des cours de gym à l’Oncopole. Nos joueuses sont également très présentes. Bref, tout le monde met la main à la pâte et avec grand plaisir, avec enthousiasme. J’aime à dire que c’est une marée humaine de bonnes intentions qui viennent aider le fonds de dotation à longueur de saison.
Pourquoi le gala se déroule-t-il dans les locaux de La Dépêche en 2025 ?Jusqu’à maintenant on l’organisait »chez nous », au Stadium, sur la pelouse carrément. Le cadre est magnifique, même si en 2024 à cause de la météo on a été obligés de se rabattre dans les salons… On avait décidé de le délocaliser cette année et j’ai tout de suite pensé à la salle des bobines de votre journal. J’avais eu un flash lorsque votre patron, Jean-Nicolas Baylet, me l’a fait visiter. Et comme vous n’utilisez pas ce grand espace, où vous stockez le papier, une seule fois par an, le 30 avril, puisqu’il n’y a pas de parution le 1er-Mai… Merci à vous : notre événement va sortir de l’ordinaire.
Quel est le déroulé de la soirée ?Entre les plats du chef étoilé Pierre Lambinon, sur fond musical, à partir de 19 heures, les enchères – les lots sont montrés sur catalogue ou de visu – montent sous la houlette du commissaire-priseur. Vincent Delzescaux (qui travaille au club) et Jano Resseguié ont un talent fou pour hausser la température ! Et je m’y mets aussi (sourire). Il y aura entre 200 et 250 personnes : chefs d’entreprise, politiques, figures locales, artistes. Joueurs, staff technique, joueuses ; entraîneur de la D2F seront là.
Pouvez-vous nous allécher avec un ou plusieurs lots…Il y aura des maillots, il coule de source, uniques. Portés par des joueurs actuels ou anciens du club. Un lot exceptionnel d’une chaussure qui a été faite par le bottier toulousain Pointures : j’ai récemment découvert cette société et j’ai été absolument sidéré par la qualité de leur travail ; la réalisation est une chaussure qui rend hommage à notre maillot third avec les violettes. Pointures fait don de cette création. Il y a aussi, de l’intérieur, le match PSG vs TFC. Effectuer le déplacement avec l’équipe pour assister à la rencontre au Parc : arrivée sur la pelouse, entrée dans le vestiaire…
Vous avez un objectif chiffré, on imagine ?Oui, le but est de toujours augmenter. Alors l’année dernière, pour les enchères, on avait déjà battu notre record avec 79 000 € (en ligne et sur place) ; ce qui est une somme énorme. Tous les ans, on essaye de faire mieux. Dépasser ce montant serait génial.
Quel est le bilan de l’année écoulée sur les actions de Toulouse Football Cœur ?Sur les six associations qu’on a soutenues, on a versé un total de 33 000 € d’aides. En dehors de nos interventions. C’est un chiffre assez brut, mais qui est un indicateur fort pour montrer à quel point on veut et on peut aider. Je vous donne deux exemples. La Maison des Femmes (lutte contre les violences conjugales) : Oli qui a voulu en prendre le parrainage, y est très présent. Et on a accompagné « Bocalenvers » (insertion de personnes en situation de précarité avec création de conserves antigaspi). Je pense qu’on a un gros impact sur le territoire.
Vous intervenez aussi beaucoup dans les quartiers, non ?Oui, par le biais du Contrat de Ville signé avec Toulouse Métropole. C’est la Fondation du TFC, en l’occurrence, qui agit ; c’est l’autre versant en fait de notre politique solidaire par le RSE. Me vient en tête une opération au lac de la Reynerie avec Jaydee Canvot et Mathis Saka qui ont joué au foot avec les enfants. Sinon, que ce soit Fondation ou fonds de dotation, je l’ai dit, on œuvre pas mal dans le domaine sanitaire. Pour illustrer, l’an passé, on a financé sur un mois un camion-douche qui tourne dans Toulouse pour les sans-abri. Et puis…
Oui..On fait beaucoup au niveau de la politique d’inclusion, ne serait-ce qu’au Stadium : on a maintenant un mode d’audio-description extrêmement performant. On aide l’association de nos supporters Handi Tolosa (tout handicap).
Personnellement, Damien Comolli, vous êtes impliqué dans la Maison du Sport au Féminin.Oui, j’en suis vice-président. C’est une association qui me tient énormément à cœur. Étant le papa de deux filles qui ont arrêté le sport à l’adolescence, je me suis dit : « Ce n’est pas possible, il faut faire quelque chose. » D’ailleurs, la visite à Toulouse de la ministre des Sports Marie Barsacq (7 mars en marge de TFC-Monaco) était liée à l’association. On va essayer de dupliquer le concept en Île-de-France.
Quels sont, maintenant, les projets de Toulouse Football Cœur ?On est en train de travailler à une refonte du RSE. Je ne vais pas encore entrer dans les détails, mais on réfléchit à plein de choses. Vous nous connaissez, on est un club qui essaie constamment d’innover. Donc il y aura des annonces.
En résumé, comme le Barça, le TFC est plus qu’un club !(rires) Le Téfécé c’est une communauté, la communauté viola. Et je pense qu’on a une responsabilité, quand on est un club de foot populaire comme on peut l’être, sur un territoire aussi important que celui de l’Occitanie. On est la plus grosse société divertissante de la Région, avec en moyenne sur l’année entre 550 et 600 000 personnes au Stadium. C’est pour ça que quand je suis arrivé, j’ai voulu prendre la présidence de la Fondation et du fonds de dotation. Pas par ego déplacés, vraiment pas. Mais pour montrer qui on est réellement auprès des sponsors, des institutionnels… Rendre ce qu’on nous donne, tout l’amour qu’on reçoit. L’impact qu’on a sur les gens et la force émotionnelle que nous donnent nos supporters, c’est vraiment fabuleux. Il faut qu’on s’en serve, en fait. Et redonner, on ressent tous ça au club, c’est vraiment dans les gènes du TFC, dans notre ADN. On est un vecteur assez unique. Coluche, au sujet des Restos du Cœur, disait que malheureusement ils étaient de plus en plus populaires. Pareil, tout le RSE – initié à l’époque par Olivier Sadran et le DG Jean-François Soucasse –, on en a de plus en plus besoin ; notre communauté, notre territoire en ont de plus en plus besoin parce qu’il y a de plus en plus d’enjeux sociétaux, environnementaux, de santé. De gens qu’on ne peut pas laisser sur le bord de la route ; et ça, c’est aussi notre mission.