L’association « Maman Sort ce Soir » met en place des soirées discothèque 100 % filles. Avec deux dates par mois, dans différentes villes du Sud, la formule rencontre un franc succès. Samedi soir, l’O’ Club à Toulouse a accueilli mamans et bandes de copines pour faire la fête sans prise la tête. Reportage.
L’ouverture des portes était prévue à 20 heures. Dès 19 heures, le parking de la discothèque O’Club à Balma Gramont, accueillait déjà le public 100 % féminin qui, pour rien au monde, n’aurait raté la première soirée fille, organisée sur Toulouse par l’association Maman sort ce Soir. « J’ai eu l’info sur Insta, explique Marlène, 22 ans, étudiante. Faire la fête avec les filles, c’est plus cool », annonce-t-elle.La formule lancée depuis un mois, par deux sœurs, Maëlys et Ophélie, organisatrices de soirées au féminin, est déjà une petite révolution dans le monde de la nuit : » On compte 7000 abonnés sur Insta, assure Maëlys et 6000 sur Tik Tok et à mon sens ce n’est qu’un début. Ce soir, après Tarbes et Montauban, c’est Toulouse. L’idée est de faire un tour de France : les réseaux sociaux sont en demande ».Samedi soir, pas moins de 300 réservations ont été listées. Mélissa, 27 ans accompagne sa copine Céline, maman : « C’est la première fois que je viens dans ce genre de soirée. S’amuser sans se prendre la tête, sans dérapage, sans prendre de risque si on boit un peu trop, sans se faire juger sur son style vestimentaire, ses formes ou sa façon de danser, etc. En soirée, la présence masculine est parfois oppressante », glisse-t-elle. Plus loin, Eloïse, 28 ans, Emma et Carla, 23 ans, attendent patiemment l’ouverture des portes : « S’amuser sans regards inquisiteurs ou moqueurs, c’est difficile aujourd’hui en discothèque. Là, on se lâche, on se comporte comme on veut ».
« Une occasion de se faire jolie pour soi »
À l’intérieur, tandis que les lumières tamisées accompagnent les premières notes, les jeunes femmes esquissent des pas de danse sur la piste. Julie est maman. Ce samedi, c’est jour de liberté pour elle : « Entre le travail et mon fils, cela fait trois ans que je ne suis pas sortie en boîte, assure-t-elle. Ce soir, mon conjoint le garde ». Une occasion pour Julie de se faire jolie, de sortir le grand jeu « pas pour séduire, mais pour moi. Cela fait du bien », concède-t-elle.

Et comment les conjoints voient-ils l’initiative ? « Ils sont rassurés sur ces soirées non mixtes, estime Julie, en riant. Pour ma part, mon conjoint m’incite à sortir. Il sait que je vais me libérer d’une énorme charge mentale ». Sa copine Amandine 33 ans, est maman d’une ado de 15 ans : » Ma fille est ravie de me voir sortir et m’amuser sans être sur mes gardes. Cela la rassure. C’est pour cela que le concept se multiplie un peu partout : la Bringue à Paris, le collectif La Liane à Toulouse ». Tandis que Sylvie et sa fille, 23 ans, s’éclatent avec Marie-Line et sa fille Anna, 18 ans, sur Whitney Houston, la soirée s’étire joyeusement via une multitude d’animations mises en scène par Maëlys et Ophélie : chansons au micro, battles, concours de twerk, danse sensuelle du postérieur et des hanches, avant la choré sur Dancing Queen d’Abba et de « Confessions nocturnes » de Diam’s et Vitaa. « On fait mieux les folles sans les hommes, assure un trio en sueur. Peut-être une question de sororité ». Prochaines soirées au mois de juin.