Le nouvel album acoustique du Toulousain Boloc, « Par nature », creuse le sillon d’une humanité sans bornes à l’écoute de son monde et de ses temps. En concert mercredi 30 avril au Bijou.
D’abord musicien puis journaliste sur l’ex-télévision locale TLT, Jérôme Boloch trace désormais sa route musicale depuis six disques qui constituent autant de pierres blanches sur son parcours de vie. « Et toujours, l’intime, l’approche sociétale sont présents, éclaire le chanteur, même si le temps passe. Les centres d’intérêts, la vie évoluent, et on écrit d’abord en fantasmant puis avec l’expérience selon l’âge. »
Cette thématique du temps qui file, qui se suspend, qui s’interrompt, traverse finalement de part en part ce nouveau joli disque, sensible et inspiré. « Le temps, et tous les temps, poursuit Boloc. Le temps de la contemplation dans des chansons comme « L’Agenda des gens dans le vent » ou « L’Arbre du jardin », le temps de l’après avec « Le Gardien du cimetière », le temps de la nostalgie heureuse dans « 1900 longtemps », le temps du couple qui perdure avec « La Vie se danse ». J’ai l’impression qu’il est raccourci par le zapping permanent que s’imposent les gens d’un écran à l’autre alors qu’il est si important de prendre son temps. »
Constat du quinquagénaire qui regarde le « déjà fait » ou qui porte un regard sur les comportements du moment ? Plutôt l’impérieuse volonté de vivre une humanité sans artifices où la nature prend toute sa place : « Elle permet ce temps suspendu et l’album évoque la nature des gens également, la journaliste Nellie Bly (1864-1922, pionnière de la profession), un gardien de cimetière, un marcheur/contemplateur des montagnes. J’ai essayé de simplifier, de rendre les textes et les sensations accessibles. »
Et quand Boloc évoque les Norvégiens de Kings of Convenience, Dylan, James Taylor, les frères Lomax, Sufjan Stevens et même Dick Annegarn, avec qui Boloc a un temps collaboré, on se dit que les sources sont louables et que l’humanité a encore de beaux jours devant elle…