Dans « Aux Cabanes », Bertrand Touzet, kiné le jour, écrivain à l’aube, explore la quête de maternité d’une femme. Un récit profond, né de la vie réelle, sur la maternité choisie et les liens qui sauvent.
« Il a disparu. » Ces trois mots ouvrent le cinquième roman de Bertrand Touzet, « Aux Cabanes », attendu en librairie le 5 juin (éditions Terres de France). Le livre met en scène Mathilde, une quadragénaire en quête d’enfant. « C’est une croqueuse d’audience. Au début du livre, elle sort chamboulée d’un procès très dur : celui de la touriste canadienne qui accusait deux policiers du 36 quai des Orfèvres de viol. Les policiers seront finalement acquittés. Au même moment, Mathilde prend conscience que sa liaison avec un homme marié ne mène à rien. Avant d’attaquer un autre procès-fleuve, elle décide de faire une pause dans sa maison de vacances, située aux Cabanes, près de Fitou, au bord de l’étang de Leucate. C’est là qu’elle comprend que ce n’est pas un homme, mais un enfant, qui manque à sa vie, et elle se lance dans un parcours de PMA avec son meilleur ami », résume l’auteur.
Bertrand Touzet en dates
14 mai 1979 : Naissance de Bertrand Touzet2003 : Installation en tant que kiné à Muret2021 : Sortie de son premier roman « Aurore ».2022 : Il reçoit le prix Lion’s Club pour « Aurore »8 juin 2025 : Sortie de son prochain roman « Aux Cabanes »
Comme dans son premier roman « Aurore », paru en 2021, Bertrand Touzet brosse ici le portrait d’un personnage féminin fort et contrasté. « Le personnage m’a été inspiré par une histoire vraie, entendue dans l’émission « Les Maternelles », ainsi que par le parcours d’une amie partie faire un bébé en Espagne », glisse-t-il. Cette fois, le rôle de Mathilde est équilibré par celui de Thomas, qui occupe également une place importante. « Dans mes romans, j’ai besoin de personnages forts. Les femmes sont très inspirantes de ce point de vue », confie Bertrand Touzet.
» Capitiver les lecteurs dès les premières pages »
À 46 ans, Bertrand Touzet mène une double vie de kinésithérapeute et d’écrivain. Installé à Muret, il pratique son métier en journée et écrit à ses heures perdues. « J’écris le matin, de 6 à 9 heures, notamment le week-end. En journée, il m’arrive aussi de noter quelques idées entre deux patients dans mon cabinet, juste cinq minutes, comme une petite échappatoire qui me fait du bien, où je laisse parler ma sensibilité », raconte-t-il.
Son style vif et rythmé, qui s’appuie sur des phrases courtes et sensorielles, est au service de personnages débordants d’humanité. « J’aime captiver mes lecteurs dès les premières lignes, puis semer des éléments clés progressivement », explique l’auteur. Père de trois enfants – Martin (18 ans), Héloïse (15 ans) et Guilhem (10 ans) – Bertrand Touzet s’inspire largement de son quotidien : les réflexions de ses enfants ou de ses patients nourrissent ses histoires. Une petite boîte à lire trône dans son cabinet, où il partage ses lectures avec ceux qui le croisent.
Loin de lui, l’idée de vouloir faire de l’écriture une activité à plein temps, Bertrand Touzet revendique ce lien au réel : « J’écris sur les gens. Si je me coupe d’eux, je perdrai ma crédibilité, mon essence d’écriture », glisse-t-il. Si son premier roman « Aurore » a reçu plusieurs prix littéraires, ce n’est pas cela qui l’a poussé à poursuivre, « mais plutôt les histoires que je souhaitais partager avec le plus grand nombre. Même si au départ, j’écris pour moi », confie-t-il.
Ses lecteurs sont parfois inattendus. Avec l’association « Lire pour en sortir », Bertrand Touzet a présenté « Aurore »à des détenus : « Je l’ai fait deux fois, ce furent de très belles rencontres. Je ne pensais pas que cette histoire de femme pourrait les intéresser, et pourtant, un détenu m’a dit qu’il n’avait rien lu depuis des années », raconte l’auteur.
Son cinquième manuscrit est déjà en cours. Il portera sur l’adolescence. « Cette fois, mon héros sera un parfumeur », annonce-t-il.