Dans le cadre du chantier de la ligne C du métro, plusieurs riverains de Barrière de Paris, la Vache et des Ponts-Jumeaux s’inquiètent du manque de projets et s’interrogent sur l’avenir de ces quartiers.
« La semaine prochaine, nous avons une réunion sur le sujet concernant l’après chantier, remarque un riverain des Ponts-Jumeaux. Nous espérons des informatIons concrètes car pour le moment rien ne se profile à l’horizon ».
Plusieurs quartiers du Nord de Toulouse (Barrière de Paris-Minimes, La Vache, Ponts-Jumeaux) s’interrogent et craignent de voir certes surgir une station de métro pratique aux déplacements mais sans équipement ni commerces, faisant de leur quartier « un dortoir ».

« Ce chantier génère beaucoup d’inconvénients, déplore Bruno, riverain du quartier La Vache. Cette gêne sur plusieurs années, nous la comprenons, un tel chantier n’est pas simple. Ce que l’on redoute le plus c’est l’après chantier et notamment l’absence de projets concrets. Nous avons le souvenir de l’arrivée de la station La Vache et ses mauvaises surprises ».
La crainte de la densification
Président de l’association du comité de quartier Minimes-Barrière de Paris, Serge Baggi est clair : la crainte d’une trop grande densification est dans les esprits : « On craint l’image dortoir, assure-t-il, liée à l’absence d’espaces verts et d’équipements collectifs. On bataille beaucoup en intervenant sur le PLU pour éviter que les promoteurs fassent n’importe quoi et saccagent le bâti traditionnel de ce quartier. Nous craignons aussi la venue de publics extérieurs : la mixité nous sommes pour, mais attention, elle doit être bien pensée ».
Quid des places de parking, des espaces verts ?
Aux Ponts-Jumeaux, l’inquiétude est similaire : « Pour l’heure, nous n’avons eu que des présentations de la station de métro, estime Antonio Fernandez, président du comité de quartier des Ponts-Jumeaux. Rien pour les équipements alentour. Nous estimons d’ailleurs qu’il serait plus judicieux de créer des équipements un peu éloignés du métro. Une façon d’éviter les regroupements trop importants. »
« En fait, nous attendons toujours un cœur de quartier et ses atouts en matière de commerces, notamment ». Le quartier sait seulement que l’ancien local de Mix’art Myrys, pour le moment, occupé par le tunnelier du chantier, abritera un nouveau groupe scolaire. « Mais quid des places de parking, des espaces verts ? Il y a pourtant plus de 8 000 m2 de disponibles ! ». Il ajoute : »Avec les élections municipales, tout est en stand-by. Il faudra attendre l’année prochaine. La période est figée ».
« Ces quartiers doivent devenir des quartiers qualitatifs »
En charge de l’urbanisme à la Ville, Annette Laigneau se veut rassurante et déroule plusieurs arguments prouvant le bien-fondé de l’arrivée de cette 3è ligne, notamment dans ces quartiers jusque-là mal desservis : »Cette 3è ligne doit rendre ces quartiers qualitatifs et faire en sorte que les gens s’y sentent bien, assure-t-elle. Pour cela, deux objectifs sont définis : les transports pour une facilité de déplacement et un cadre de vie agréable ».
Dans le cadre de la réflexion globale de la Ville, les manques dans ces quartiers doivent être palliés : commerces, établissements scolaires (maternelle Lucie Aubrac à la Salade, par exemple) ainsi qu’à Fondeyre et Ponts-Jumeaux, espaces verts (parc de la Salade) ainsi qu’à l’ouest de l’avenue des États-Unis, pistes cyclables, etc. « À Barrière de Paris, Minimes, la végétalisation doit être pensée le long des voies ferrées, estime l’élue.
À La Vache, un jardin doit faire la jonction entre les lignes B, C et Launaguet, halte ferroviaire, sans oublier les parkings relais ». Les études s’affinent et l’élue le répète « pour réaliser une échelle cohérente, on ne dessine pas le renouvellement d’une ville sans réflexion des paysagistes, urbanistes et sociologues ». L’élue rappelle qu’en 2026 une concertatIon pour associer les habitants sera réalisée sur ces projets « tout est d’ailleurs écrit sur l’accompagnement de cette 3è ligne de métro dans le Pacte Urbain ».