Troisième de D2, le TFC s’avance vers une fin de saison haletante, avec deux matchs pour viser la montée face à Lens, leader, ce dimanche au Stadium (15h) puis à Marseille, deuxième. L’attaquante vedette des Violettes, Selen Altunkulak qui a retrouvé le goût du foot à Toulouse (deuxième meilleure buteuse du championnat), décrypte la réussite d’une équipe promue qui n’était pas attendue si haut.
L’équipe est dans une très bonne forme. Comment l’expliquez-vous, et comment sentez-vous le groupe à l’approche de ces matchs décisifs ?
On est sur six victoires consécutives. Le groupe vit très bien, il y a une excellente ambiance, et zéro stress. Tout le monde rigole pendant la semaine, les joueuses, le staff, on est très détendus. Je pense que c’est aussi ça qui fait la différence : on ne se met aucune pression. On sait que notre saison est déjà très réussie. Maintenant, on peut continuer à rêver.
Il y a quelques semaines, vous aviez dit que vous ne parliez pas de montée entre vous. Cela a-t-il changé ?
Oui. Nos quatre derniers matchs sont contre les quatre premières équipes, on s’était dit qu’il fallait tous les gagner. On en a gagné deux… Forcément, on en parle un peu plus. Mais on n’a pas le droit au faux pas. La semaine dernière à Lille, c’était un quart de finale ; contre Lens, c’est une demi-finale.
Vous attendiez-vous à une telle saison ?
Pas du tout ! Nous sommes promues, donc l’objectif était de se maintenir, de ne pas faire l’ascenseur comme il y a deux ans. Une fois que le maintien a été acquis, on ne s’est pas dit que l’on voulait monter, mais on jouait pour gagner, et les résultats sont là.
Le match face à Lens est peut-être le plus gros morceau de cette série de rencontres…
Les Lensoises ont passé toute la saison en tête, et elles le méritent. De notre côté, on est obligées de gagner, mais on ne sait pas avec quel objectif elles vont venir. Vouloir jouer le nul en restant bas ? La victoire ?
Quelles sont les forces de cette équipe ?
Elles ont de très bonnes attaquantes, elles jouent énormément en contre-attaques, avec beaucoup de vitesse devant. Elles sont très efficaces.
Et les vôtres ?
Notre force, c’est notre projet de jeu. Il est ancré, tout le monde est dedans. C’est ce qui met en difficulté nos adversaires, qui ont du mal à nous contrer. On est aussi très solidaires entre nous.
Vous pouvez développer ?
Ce projet consiste à jouer au foot. En D2, ça ne joue pas énormément, mais nous, on n’a pas peur d’avoir le ballon, on le veut, contrairement à certaines équipes.
C’est forcément plus intéressant de jouer dans une équipe comme ça…
Totalement. On sait qu’on va prendre du plaisir, qu’on va combiner, faire de belles actions. C’est très plaisant.
Vous ne devez pas regretter d’avoir prolongé votre contrat au TFC ?
Je me sens très bien dans cette équipe, dans cette ville, ce club. Aucun regret.
Dans votre parcours, il y a eu des moments plus compliqués, où vous avez pensé arrêter, et aujourd’hui, vous êtes un peu la star de cette équipe…
La star, non ! Si je marque autant de buts, c’est grâce aux filles, et au projet de jeu, justement. Après le RAF (où elle a passé deux saisons et demie, et qu’elle a quitté en février 2023 pour rejoindre le TFC ndlr), je ne voulais pas reprendre le foot. Mais j’ai fait confiance au coach (Antoine Gérard), et j’ai retrouvé le plaisir que j’avais perdu. Je l’ai toujours aujourd’hui, c’est pour ça que j’ai décidé de rester au Tef.
Vous avez besoin de ça ?
Tout à fait. Si je suis bien mentalement, ça se ressent sur le terrain. Mais c’est vrai pour tout le monde.
Vous pensez déjà au dernier match à Marseille, qui sera peut-être décisif ?
Il y a un mois, on pensait à Marseille, en se disant que ce serait peut-être une finale. Mais si on ne gagne pas face à Lens, il n’y aura pas de finale, ce sera un match pour la troisième place. Donc on n’en parle pas.
Le match face à Lens se joue sur la pelouse du Stadium : votre préparation est-elle différente ?
Mentalement, tout est pareil. On connaît le stade, mais on aimerait briser une spirale, parce que jusqu’à maintenant, nous n’avons fait que des matchs nuls au Stadium.